• Un texte de mon ami Peter Pan, que je remercie encore.


    Pension Tapefort - Le thé de 17 heures... épisode 9

    Sur ce terrain malaisé, montant, s'affrontaient deux écoles... Tante Gladys se leva pour servir les lasagnes gratinées au parmesan quant le téléphone rose en bakélite sonna dans le vestibule.
    - «Laisse Maman, j'y vais (…) Allo? (…) Nathalie ? Et vous êtes (…) Une minute (…) Nat', c'est pour toi (…) une certaine... Claudine (...)»
    - «Je prend. (… Mais j't'avais dit de pas m'appeler (…) Oui. A plus).»
    - «Nathalie, c'est qui, cette... cette Claudine?» interrogea Maman.
    - «Heu... rien... une de mes copines, en cours de psychologie, Maman.»
    - «Hum... encore une de ces Jézabel, je suppose?»
    - «M'enfin, Mamaaan. T'exagères. J'en sais rien. Pufff!»

    Robin et moi, on faisait silence radio. L'ambiance était électrique. Pour un peu, j'aurais bondi sur les genoux de tante Gladys. Robin qui était pris entre deux feux ne se sentait pas très à l'aise, aussi.
    - «Elle va pas te lâcher un peu?? Qu'est-ce qu'elle te veut encore?»
    - «Qu'est ce que tu vas chercher comme embrouille, Maman!!!»
    - «Elle ne me plait pas du tout, cette copine! Toujours collée à toi comme une arapède! Ah si ton père était là... Santa Madona!!»
    - «Mais c'est ma copine en binôme du cours de psycho, Maman.»
    - «C'est elle, la grande rousse qui se tord les fesses en marchant?»
    - «Et alors? C'est son droit, non! T'es trop relou, Maman! Puuuff!»
    - «Je te lui en donnerais, moi, de la psychologie! La psychologie du martinet, oui! Et elle se tordrait les fesses pour une bonne raison, crois-moi! Encore une p'tite vicieuse, négligée par sa mère!»

    Robin passait par les couleurs de l'arc-en-ciel. Pour un peu, il aurait bouché ses oreilles avec du persil comme sur les albums d'Astérix!
    - «Comme la p'tite Deslaniaires!» reprit Gladys. »Une drôlesse pleine de vice! A toujours jouer avec les martinets de sa tante Astrid!»
    - «Et cette... Claudine... elle s'appelle comment?»
    - «Claudine Ja... Jaretière! Et elle vit chez sa tante Marie-Brigitte ou Marie-Dolorès ou... Mado... ou Marie Dominique. Ch'ais plus... En tous cas, elle tient la bijouterie Fred et Rick, à Adville»
    - «C'est celle située Place de la Poste. Je vois: la grosse brune avec des binocles rondes et coiffée d'un chignon? Et très souvent vêtue d'une blouse-tunique à manches longues et boutonnée côté dos? Et elle a pas l'air très... catholique. Elle doit lui en donner du martinet à sa nièce! Et elle est majeure, sa nièce?»
    - «Ben, oui, Maman. Qu'est-ce'tu crois... Puff!»
    - «Et sa tante, tu l'as déjà vue¿ Bon genre ou bien plutôt mijaurée?»
    - «Ah ben, non! T'as tout faux, là!! Elle est vachement sévère!!»
    - «Et elle a bien raison!! Tu me donneras son adresse. C'est ça qu'il vous manque à vous aussi, les filles!»
    - «Ben, l'aut'jour, on préparait tranquillou notre exposé dans sa chambre et à ce moment-là, tout d'un coup, sa tante est rentrée... super-furieuse, avec un martinet à la main.»
    - «Et pour quelle raison?»
    - «Du coup, Claudine a prit peur... et moi aussi. Sa tante l'a attrapée par une oreille et elle l'a giflée en lui criant dessus.»
    - «Ta copine est une effrontée et une vicieuse!»
    - «Après sa tante Marie-Do s'est assise sur le lit... et elle a allongé Claudine sur ses genoux... elle lui a retroussé sa jupe courte plissée et elle lui a baissé sa culotte devant moi comme si elle était encore une gamine!»
    - «Elle a bien fait! Elle devait le mériter, sûrement»!!»
    - «Et elle l'a fessée à la main très fort!!! Et après, elle l'a punie avec son martinet, comme tante Gladys avec moi.»
    - «Voilà ce qu'il faut faire avec les filles désobéissantes!»
    - «Et ensuite, elle s'est tournée vers moi et elle m'a menacé du martinet, moi aussi! Et Claudine, elle avait son gros derrière tout rouge comme une grosse tomate mûre! Et elle pleurait à chaudes larmes! Et j'en ai presque fait pipi dans ma culotte, M'man!!»
    - «Et elle portait une culotte ou un string?»
    - «Qui? Sa tante? Ah ben, j'ai pas été voir. Pas folle, la guêpe!!»
    - «Mais, non, grande gourde! Elle... Claudine.»
    - «Euh... ouais. Et même que sa culotte en coton, elle allait éclater! Et Claudine, elle avait son grooos derrière tout gonflé par les coups de martinet! C'est qu'elle fouette raide, la tata Marie-Do!!»
    - «Haaa, voilà une bonne mère-poule comme je les apprécie!! Fortes et autoritaires! Vous les filles, vous êtes pires que vos frères par moments! J't'en flanquerais bien une aussi sévère, des fois!»
    - «Tatata! Ch'uis plus une collégienne, Maman! J'ai passé l'âge!»
    - «Méfies-toi, Nathalie! Je ne plaisante pas, tu le sais!!»
    - «En plus, elle nous criait qu'on était deux petites pestes insolentes et vicieuses!!! Et que moi, aussi, je méritais la même chose!!»
    - «Elle t'a dit ça? Et pourquoi elle a puni sa fille? Pour des gestes déplacés que réprouve la morale? C'est ça, Nathalie?»
    - «Pas du tout, Maman. Mais parcequ'elle était venue en classe avec... avec les bas et les jarretelles... de sa tante... sous sa jupe!»
    - «Et sûrement en mini-jupe, aussi? Elle fait comme toutes ces filles vicieuses qui prennent du plaisir à être fessées comme des gamines insolentes, avec la culotte baissée, devant tout n'importe qui  En tous cas, elle n'a pas honte d'avoir été fessée cul nu devant toi...»
    - «Mazette! Sa tante a quelque souci à se faire! Si c'était ma fille... N'est-ce-pas, Pat'chérie? Maman Gladys a souvent la main lourde!! Hi hi hi hi !!! (…) Ton assiette, s'il te plait, Peter (…) Robin (...)»
    - «Si c'était la mienne, je l'aurais envoyée dans un couvent, au pain sec et au martinet cul nu tous les jours, cette Jézabel!!» gronda Maman.
    - «Ah, ça oui, on connait la musique, Patoune et moi... et notre cher beau-papa Edouard, aussi! (…) Merciiiii-Ma-maaaan Gladyyys!»
    - «Au fait, il rentre tard, ce soir?» demanda Patricia, ironique.
    - «Pour ça, Pat' chérie, tu le connais: il a toujours un soit-disant gros dossier commercial urgent à boucler pour hier!!»
    - «Ben voyons! On le connait son gros dossier urgent, Maman, Il est plutôt du genre... "stagiaire à très forte poitrine"!!! Ha ha ha ha!!!»

    Maman surveillait ma frangine du coin de l'oeil.
    - «A la maison, tu m'feras le plaisir de jeter toutes ces jupes courtes à la recycle. C'est compris, Nath'chérie?»
    - «M'enfin, Maman. Elles sont à moi, ces fringues!! C'est toutes des cadeaux d'anniv'!!»
    - «Je m'en fiche, Nathalie! Tu m'obéis sans discuter!! Compris!»
    - «Et puis quoi, encore, Maman. Ch'uis majeure!»
    - «Assez de répondre! Tu viendras avec moi chez Madame Organdi, la patronne du "Tartan d'Antan". Nous te choisirons ensemble une tenue pour jeune fille de bonne famille. Et finies ces tenues ultra-courtes, ma fille! Tu n'es pas encore, Dieu merci, une entraineuse de cabaret!!! Tu me fais honte! Honte pour les femmes honnêtes!!»
    - «Votre mère n'a pas vraiment tort, Nathalie. Je vous comprend mais tout de même... Il faut être prudente.»
    - «Tu peux toujours te brosser, Maman!»
    - «NATHALIE! Cesses de me répondre ! L'incident est clôt!!»

    Maman complimenta Tante Gladys tout en se régalant tandis que Roby et moi, on se faisait dis-crè-te-ment oublier.
    - «Roby, tu me passes le parmesan?»
    - «Tiens, Pit. Il s'appelle "reviens".»
    - «Et le pain, aussi (...) Au fait, t'as vu le dernier Rahan, en kiosque? - Euh... celui avec les chasseurs de mammouths?»
    - «Oui, celui avec le gadget... le collier de griffes.»
    - «Non, pas encore, mais le Gégé, il a un abonnement, je crois. On lui demandera de nous l'passer pendant les vacances d'octobre.»
    - «Et.... Ooooouiiiiille!! Wahouu ! Quelle racléééééée!»
    - «Qu'est ce qui t'arrive? T'as un oursin dans l'pantalon? Hi hi hi!!!»
    - «Marres-toi, camarade! C'est l'cours de rattrapage... en dessin... de Sœur... Marie-Victoiiiire, c't'aprèm'.»
    - «Pourquoi? Tu lui as répondu en cours?»
    - «Pire que ça! Elle a ramassé... aie... un de mes dessins... aie... pour le journal du... aie... du collège... qui était tombé de mon sac... et...»
    - «Ouais! Et alors? Et après, elle t'a...»
    - «Presque! Oouille... et quant elle l'a ramassé... elle a froncé les... les sourcils... aaaie... elle m'a regardé... et elle l'a posé... sur son bureau.»
    - «Et c'est pour ça qu'elle t'a gardé après la cloche?»
    - «Ben, ouais, tiens!! Et elle m'a bien sonné les cloches, tu penses!!»
    - «C'était un d'tes dessins de fessée, avec les bonnes sœurs?»
    - «Ben, ouais, Roby, mais cette fois, j'ai pas eu de chance!!»
    - «Paraît que la paluche de Soeur Marie-Paul, à côté, c'est du caramel mou! Mais la Marie-Vic', c'est un battoir de grosse lavandière!!!»
    - «Ah ben, je veux!! Elle m'a fait monter à son bureau pour me sermonner comme un gosse, et le tout assaisonné d'une bonne paire de gifles. Là-dessus, premier arrêt chez la Sur-Gé, Soeur Brisefer, euh... soeur Marie-Paul, pour une super-torgnole XXL et... direction terminus, le bureau de la directrice, Mère Marie-Elisabeth! Et j'en menais pas large avec elles. Et Soeur Marie-Paul... wahou !!»
    - «Chez la mère douairière? Mazette ! Quelle pétoche, Pit'!»
    - «Ben, la Marie-Vic', elle a lui montré mon dessin en lui disant... que j'étais une forte tête... insolente... et qu'je méritais... une sévère... fessée... au martinet... devant les professeures et devant Maman!!»
    - «Wahou!! Elles sont sadiques, mine de rien!! Et ta mère, elle le sait tout ça!! Passque... enfin, j'veux dire...»
    - «Ben, non... enfin pas encore!! Quelle fessée, j'vais recevoir!! Elle va pas me louper! Et j'ferais tintin pour La Baule, en août, chez ma tante Sophie!! D'autant qu'y aura ma belle cousine Val' en bikini!!!»
    - «La directrice paraît méchante au premier abord, mais, en fait, elle est plus tolérante que nos professeures. Et puis ta mère, elle est prof d'anglais, non? Ca aide!»
    - «Tu parles, Charles! Au contraire, elles disent que je devrais être un modèle de sagesse et de travail! Alors, bonjour l'angoisse!!»
    - «Et elle t'a... fessé... sur ses genoux, la dirlo?»
    - «Non, c'est sœur Marie-Paul, qui s'en est chargé!! Tu penses bien! Elle allait pas louper ça!! Elle a une dent contre moi!!»
    - «Les garçons, c'est quoi ces messes basses? Des histoires de filles en bikini, encore?» nous interrompit Gladys.
    - «Heu... non, Maman... on parle du prochain concours... de maquettes d'avions... en octobre (Et le martinet devant les autres sœurs? Vicelardes, les frangines en cornette!!)»
    - «J'ai du d'abord confesser mes insolences, à genoux, sur leur prie-Dieu, à la Mère-Sup', comme un gosse pris en faute. La chère Soeur Marie-Paul se tenait debout, une main sur le dossier du prie-Dieu, et le martinet dans l'autre, et après ça, le sermon d'obéissance de sœur Marie-Victoire. Tandis que la Sur-Gé prenait place, le buste bien raide, le visage dur, sur la chaise à fessée, avec avec ses deux grosses mains sur son martinet posé sur ses genoux, et face à la vieille directrice qui somnolait en regardant mon dessin. Et la prof de dessin me nargua en me disant: "Alors, élève Peter Mascarpone, cette fois, c'est la fessée!!! C'n'est plus du fantasme de jeune adolescent boutonneux, c'est du concret!!". Et là, elle m'a attrapé par une oreille pour m'amener devant Soeur Marie-Paul qui m'a dit, avec les sourcils froncés et ses poings sur les hanches: "Ha, j'vais vous dresser, élève Mascarpone! Maintenant: en place! Et bien à plat-ventre, en travers de mes genoux, jeune insolent!" Qu'elle m'a dit en me désignant son scapulaire immaculé. Puis elle m'a basculé sur ses genoux... elle m'a troussé mon kilt... et baissé mon grand caleçon blanc Eminence, presque à la rupture de l'élastique, jusqu'aux ch'villes en se moquant de moi! La honte, Roby!! La honte absolue!!! La honte de ma vie!!!»
    - «J'aurais pas voulu être à ta place! Et la directrice dans tout ça?»
    - «J'ai eu du bol! Elle était d'accord pour la fessée mais pas avec le martinet, comme voulait sœur Marie-Paul, au départ. Mais la Marie- Fouettarde, elle s'est rattrapée, tu penses! Une vraie machine!!! Elle me martelait les deux fesses en même temps de sa longue main sèche et dure comme un battoir! Cinq fois... dix fois... vingt fois, elle m'a aplati le derche comme de la pâte à pain!! Comme des gaufres à la tomate!! Elle me traitait de jeune vicieux! D'insolent! De paresseux! De jeune godelureau arrogant! De trousseur de jupons!! "Et j'apprécie toujours de ramener les jeunes gens dans le droit chemin de la pénitence à coup de martinet et de claques sur les fesses, élève Mascarpone!!" Qu'elle m'a dit.»
    - «Elle t'a sermonné, comme au cathé?»
    - «Et elle a ajouté: "La douleur purifie l'esprit! Point de pardon au pécheur!! Et moi, sœur Marie-Paul, je vais vous apprendre, à vous moquer de nos sœurs et de notre école ! C'est proprement honteux de la part d'un garçon de bonne famille comme vous!" Et là, elle me demande: "Depuis combien de jours n'avez vous pas été fessé par votre mère Louise, élève Mascarpone? Allons répondez!" La-dessus, j'ai bafouillé lamentablement comme un imbécile, Roby.»
    - «J'aurais fait pareil, Pit'.»
    - «"Allons un peu de courage, élève Peter! Ne faites pas votre timide ! Répondez-moi ou bien ce sera le martinet ! Alloons ! Qu'elle m'a dit".»
    - «Depuis trois semaines, ma sœur! Que j'y répond.»
    - «"Trois semaines? C'est beaucoup trop, pour vous, élève Peter!! Ce qu'il vous faut, c'est de recevoir la fessée déculottée, tous-les-jours! Il faut briser votre esprit rebelle et taire votre insolence!! Mais, nous y parviendrons, croyez moi!!"  Qu'elle m'a crié, rouge de colère.»
    - «Elle t'a dit ça??? C'est pas vrai... elle est déchainée, la sister!!»
    - «Et elle a même ajouté "Si je sens de l'humidité sur ma robe, élève Mascarpone , vous recevrez le martinet devant toutes les filles de la classe! Est-ce bien clair?"  Et au final, c'est la prof de dessin qui a calmé le jeu!»
    - «Elle est pire que la tante Mac-Miche et ma mère, réunies! Wahou!»
    - «Et elle m'a fait du chantage en plus: elle m'a menacé d'envoyer mon dessin par la Poste et en recommandé à Maman si je ne devenais pas plus sage en classe...»
    - «Et j'imagine bien la réaction de ta mère, si ça arrivait?»
    - «Ben ouais! Et depuis, ben, ça m'fout les boules, Roby!!»
    - «N'empêches que pour des bonnes sœurs, j'les trouve pas très... catholiques... en matière de pardon!!! Ha ha ha ha!!! Désolé, Pit'!!»
    - «Mouais! Dé... délicieux, les lasagnes... de ta mère, Roby! Un régal!!»
    - «T'as tout faux, Pit'!! C'est ma frangine qui les a cuisinées!!!»
    - «Délicieuses, ces lasagnes au pesto, Pat'!»
    - «Et puis... ah merci Peter! Ca m'fait plaisir que tu les apprécies !(…) Et comme dans le feuilleton de la Gazette Flandrinoise, Maman, ça raconte les mésaventures extra-conjugales de Gilbert-la-main-chaude », un gros Pue-la-sueur en costume trois pièces, qui s'la joue "back-street" de cinq-à-sept avec sa secrétaire! Mais son épouse et ses maitresses découvrent le poteau rose et inventent un piège pour se venger... Tu vois le genre, Maman! Quelle rigolade!!»
    - «Parfaitement, Pat' chérie! Tout-à-fait... Beau-papa Edouard!»
    - «En tous cas, chapeau à son auteur!»
    - «Très amusant. Et très talentueux, avec ça!»
    - «Il s'appelle Raoul Gomina ou... Ramina ou bien Rami... il me semble.»
    - «Oui, il a écrit un recueil de nouvelles déjà paru. C'est... F... Fesses blanches et tapis rouges... Non, c'est pas ça ! Non. C'est... euh... Fe... fe... Ah oui, euh... Fesses rouges et tabliers blancs.»

    A cet instant précis, la  du vestibule retentit alors...

     

    A suivre...


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