• Un texte de mon ami Peter Pan, que je remercie encore.


    Pension Tapefort - Le thé de 17 heures... épisode 7

     

    Madame Gladys se leva et, regardant Patricia et Robin, nous dit alors:
    - «Voyons, Louise, vous êtes nos invités.»

    Maman déclina poliment son offre.
    - «Je... je n'voudrais pas vous déranger, Gladys.»
    - «Vous me fâcheriez en refusant.»
    - «Soit. Mais j'accepte seulement pour vous faire plaisir.»
    - «A la bonne heure, Louise.»
    - «Je vous aurais offert quelque chose, si j'avais su. Mon Dieu, je... je suis terriblement confuse, Gladys.»
    - «Allons... Allons, pas de chichis entre nous. Et puis les enfants feront mieux connaissance de cette façon. Même si nos deux bons petits diables ne nous ont pas attendus pour ça.»
    - «Maman, je sors le fraisier du frigo?» demanda Patricia.
    - «Bien sûr, chérie. Il reste des lasagnes au pesto? Je m'occupe des boissons.»
    - «Je vous donne du travail» s'excusa Maman.
    - «Robin, occupes-toi des invités, veux-tu?»
    - «J'vais t'aider, Roby.»
    - «Ben... ouvres le buffet et prends le service de Limoges de chez Bernardo (cf pub TV des années 1970: "Bernardo , porcelaine de Limoges, Limoges ancien..." etc... merci les Beaknits!!). Celui qui est posé sur l'étagère du milieu.»
    - «J'vais vous aider, Gladys. Vous me gênez à vouloir tout faire.»
    - «Chez moi, les invités font les touristes, Louise. Votre ensemble vous va à-ra-vir, Il vous embellit. Et vous portez très bien la jupe longue plissée. Vous ressemblez à ces mannequins des années 50 en robe corolle, comme le style "New Look - 1947" de Dior.»
    - «Ah, vous trouvez? Le père de mes chéris me reprochait mon côté trop mère-poule, qui n'était pas assez "olé-ol" à son goût.»
    - «Vraiment? Certes, ça vous fait un côté "Dame du patronage"... très bourgeoise catho, très maman conservatrice. Mais bon... »
    - «C'est une simple flanelle en étamine de laine. Une affaire en solde d'hiver aux "Dames de Franc" (célèbre magasin à Nantes). Et ma foi, je ne le regrette pas.»
    - «Et vous avez des doigts en or pour les retouches, parait-il, m'a dit Béatrice, ma coiffeuse.»
    - «Oui, j'ai gardé la main! Comme fesser mes deux trésors chéris.»
    - «Bien dit, Louise! Garder la main pour la fessée! C'est excellent! Heum... Louise, j'ai un petit souci... pour choisir mes vêtements.»
    - «Vraiment? Comment ça? Les motifs? Les matières?»
    - «Eh bien, voyez vous, j'ai un peu forci sur les hanches ce mois-ci et j'ai pris 2 kilos!!» lui chuchota-t-elle, à l'oreille.
    - «Tant mieux pour vous, Gladys! Vous les portez bien.»
    - «Mon Edouard raffole de mes rondeurs mais, moi, je les trouve dis-gra-cieuses! Je me trouve affreusement grosse, Louise.»
    - «Détrompez-vous! Contrairement à certaines mauvaises langues de votre entourage, et suivez mon regard, vous n'êtes pas grosse, Gladys! Vous avez un physique plantureux. Un de ces physiques avantageux qui attire d'emblée le regard des hommes!!»
    - «Quelle attention délicate, Louise, vous avez!! Ça me rassure à un point inimaginable!! Ah, je respire!!»
    - «Mais c'est bien connu, Gladys, les hommes adoooorent les belles grooosses poitrines généreuses! Hi hi hi! Ils sont un peu comme des enfants avec des gros ballons de baudruche!! Si vous voyez ce que je veux dire....»
    - «J'en rosis de confusion, Louise.Hi hi hi!!!»
    - «Gladys, vous et moi, nous avons un peu le même problème?»
    - «Vous croyez?»
    - «On ne peut pas toujours tout miser sur notre physique. Alors, ne vous posez pas de questions: foncez ! Sur un malentendu, ça peut marcher! Et puis, vous savez, Gladys, le corps trouve de lui-même son... son poids de croisière. Les régimes parfois sont i-nu-tiles.»
    - «Et pourtant, Louise, je fais très très attention à ma ligne!»
    - «Regardez-moi, Gladys: je suis longiligne, comme ma fille. Longue comme une asperge.»
    - «Mon mari adooore tâter la marchandise avant d'acheter! Comme il dit. Il est fou de ma grosse poitrine et... mais où est votre fille?»
    - «Je l'ai envoyée au coin, comme une gamine insolente.»
    - «Oh, j'vous en prie, faites-lui grâce pour cette fois, Louise.»
    - «C'est bien uniquement pour vous, Gladys! (…) Nathalie, tu peux revenir maintenant. "Tante Gladys" m'a demandé de lever ta punition exceptionnellement pour ce soir. (…) Et tu viens lui dire merci, s'il te plait. Et presto!»
    - «Pas envie! Vous êtes deux vieilles mégères!»
    - «C'est quoi encore ce pataquès? Tu veux qu'je vienne??»
    - «M'en fiche!! J'me vengerai!! Rombière! Vipère!»
    - «Ooooh! Ca c'est trop fort!! Tu mérit...»
    - «Laissez, Louise. Je m'en occupe (…) Dis donc, jeune fille? Et la politesse? Je vais te l'inculquer à ma façon, Tu vas voir un peu.»
    - «Vous, je vous ha... aaaaaieeu! Lâchez-moi ! Z'êtes pas ma mère!»

    Tante Gladys s'approcha de ma soeur et la saisit par une oreille et la ramena vers le canapé où elle prit place.
    - «Alors Mademoiselle l'effrontée? On ose désobéir? Et on se balade cul nu sous sa jupe? Hum?»
    - «C'est très vilain de désobéir à Maman, frangine!»
    - «Tu sais ce que je fais, moi, aux gourgandines en mini-kilt?»
    - «J'm'en bas l'oeil, mégère  J'vous déteste! Z'êtes moche!!»
    - «Que fait-on aux insolentes, les garçons?» nous lança Gladys à nous deux.
    - «Moi, je sais, maitresse!! On leur donne la fessée, maitresse!!» répondit Robin, en levant le doigt.
    - «Ouais!! Et la grosse fessée cul nu, maitresse!!» insistais-je.
    - «Et devant tous les garçons de la classe, maitresse!» reprit Robin.
    - «Qui c'est qui va recevoir la grosse fessée sur les genoux de sa méchante maitresse d'école? C'est la p'tite Na-tha-liiiie!!»
    - «Z'avez pas le droit!! Bandes de sal... aaaaaaiieee!!»

    Madame Gladys fit basculer ma sœur à plat-ventre sur ses genoux ennylonnés.
    - «Viens par ici, Nathalie! Si ma Patounette chérie avait agi comme tu l'a fait, quelle raclée, elle aurait reçu! Elle aurait dormi sur le ventre pendant une semaine! N'est-ce-pas, Pat' chérie?»
    - «Oh, oui, c'est clair, Maman! Tu fesses dur!! hein, Robinet?»
    - «J'vous emm.... Aaaaaaaie!! Vieille sa... Aaaaaieeeu!! Pétasse! Grognasse! Aie! Vieille bécasse!! Aaaaie! Aaaaie! Gougnasse!!»

    "Tante" Gladys exhiba sous le nez de ma frangine son martinet porte-bonheur, une merveille de création estampillée bio "Des-Laniaires". Ma sœur blémit.
    - «Et celui-la, ma p'tite Nath'? Tu le vois ce groooos martinet?»
    - «J'vous interdis de me toucher!!! Y'a que ma mère qu'a le droit!!»
    - «C'est avec ça que j'ai corrigé les désobéissances de mes chéris!!»
    - «Allez vous f... Aaaaaaaaie! Aaaaaaie!! Aaaaaaaie! Aaaaaaieuuu!»

    Madame Gladys passa son bras gauche autour de la taille de ma sœur pour la plaquer contre son flanc, empêchant tout soubresaut. Nathalie s'agitait pour déserrer l'étreinte très musclée de tante Gladys dont la lourde poitrine pesait sur son échine.
    - «Chez moi, les fortes têtes, je les fesse au martinet!! Tu es pire que ma fille!! Prends ça! Et ça! Et ça! Et puis ça! Et ça!»

    Et madame Gladys fit alors pleuvoir sur le popotin écarlate de ma chère sœur une pluie de lanières aussi cinglantes que la brise glacée de janvier!!!

    Tandis que Maman surveillait en cuisine le plat de lasagnes, Patricia préparait un plateau de fromages du terroir
    - «Je f'rais plus, madame Gladys!! Aaaie! Aaaaaie!! Aaaaaie! Je... je f'rais plus, ma... madame Gladys!! Je f'rais pluuus! Je... Aaaie! je promeeeet!! Aaaaaie! Je serais une grande fille toute saaage!!»

    Au bout d'une bonne vingtaine de cinglées, ma sœur s'effondra, en reniflant et les yeux en larmes, sur les genoux de tante Gladys, comme une gamine insolente punie par sa marraine!! Tante Gladys mit fin alors à sa punition et posa son martinet à côté d'elle. Elle en profita pour réajuster son chemisier rose bonbon, amplement rembourré mais quelque peu... malmené dans le feu de l'action.
    - «On est calmée maintenant, Nathalie?? On est raisonnable? On promet d'être gentille avec Peter et Maman?»

    Madame Gladys rabaissa la jupe courte de ma sœur et l'invita à s'agenouiller pour lui demander pardon. Vaincue provisoirement, ma sœur dut lui faire bonne figure.
    - «A présent, debout et viens  faire la bise à tata Gladys! Allez, dépêches-toi (…) Parfait.»
    - «T'as vu ta frangine, Pit? Petite nature, en fait!»
    - «Mais ta mère, aussi, c'est pas d'la guimauve, ces claques!!»

    Nous finissions de disposer les assiettes et les couverts tout en plaisantant joyeusement.
    - «Bon, je dois m'occuper des boissons pour le dîner. Madame Louise, pour le repas, Porto ou Bourgogne? Vous avez le choix!»
    - «Le rouge pour les viandes rouges et le blanc pour les viandes blanches, ma bonne Gladys. Non?»
    - «Robin chéri, veux-tu descendre à la cave chercher un Château-Emilion 1966  Mais méfies-toi des marches, elles sont un peu glissantes.»
    - «Ouais, Maman, no problemo. Tu finis, Pit?»
    - «Okay, camarade, ça marche, Fais gaffe aux araignées!»
    - «Hé, l'autre! Pétochard, va!» plaisanta Robin... 

     

    A suivre...  


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