• Un texte de votre servante, Marie-Souillon. J’ai attendu que le ciel redevienne bleu pour le publier.

     

    Épisode 1 L’arrivée

     

    La pandémie m'avait rattrapé à l'étranger. Heureusement, j'avais pu être rapatrié d’Angleterre en France, et hospitalisé immédiatement. Après, je ne me souvenais plus de rien.

    Je me suis réveillé pour de bon, ma grand-mère Maryse était à côté de moi, un masque sur le visage. Une infirmière, dont je reconnaissais vaguement la voix, me dit:

    - "Tout va bien, Monsieur Morin, vous êtes tiré d'affaire. Le docteur va passer bientôt. Votre grand-mère est venue vous voir presque tous les jours."

    J'étais parti à Londres non pas fâché, mais, disons, très en froid avec elle. Elle aurait préféré, bien sûr, que je reste dans la région, d'autant plus que ma mère était partie aux USA. Mais j'avais la bougeotte, et puis, Londres m’offrait une belle opportunité. Et puis, je n'étais jamais resté une semaine sans prendre, par téléphone, des nouvelles d'elle auprès de ma tante, qui était très proche d'elle.

     

    Je me rendormis vaguement, et me réveillais à l'arrivée du médecin. Il avait les traits tirés sous son masque.

    - "Monsieur Morin, vous êtes guéri. Guéri, mais très faible, le coma artificiel vous a beaucoup fatigué, bien que vous soyez un jeune homme robuste. Normalement, on devrait vous envoyer en établissement de rééducation, mais, j'avoue, les places sont rares, et votre grand-mère, avant même votre réveil, a proposé de vous prendre en convalescence chez elle, si vous voulez, bien sûr."

    Chez ma grand-mère, la maison de mon enfance où j’allais en vacances, en Allemagne, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière française… J'acquiesçai de la tête. Ma grand-mère me dit:

    - "Je prendrai soin de toi, tu pourrais te requinquer, mon grand. Tu es un bon garçon, il faudra te laisser faire…"

    - "Du repos, Monsieur Morin", dit le médecin, "une nourriture saine pour remettre en marche l'organisme, un peu de mobilisation des membres, et dans quatre semaines vous aurez oublié tout ça."

    - "Merci mamie, merci docteur…", dis-je, avec une voix cassée que je ne reconnus pas comme la mienne. Et je me rendormis.

     

    Je me suis réveillé le lendemain matin quand les ambulanciers sont venus me chercher, je voyais l'extérieur pour la première fois depuis longtemps. L'ambulance roulait tranquillement, le trajet était long, je me laissais bercer. Le médecin m'avait bien prévenu que j'aurais beaucoup sommeil, et qu'il me suffisait de dormir quand j'en ressentais le besoin. Je m'endormis avant d'arriver chez mamie.

     

     

    Premier jour, le matin

     

    Je me réveillais couché sur le dos, voyant un plafond que je connaissais bien, celui de la grande pièce à vivre de grand-mère, dans une ancienne ferme très bien arrangée, une pièce qui servait de séjour et de cuisine. Je savais que la maison était juste assez isolée pour être tranquille, la seule sur un chemin sans issue. Le soleil était haut dans le ciel, il ne devait pas être loin de midi. J'essayais de bouger, mais j'étais entravé, chevilles et mains, par des liens. Je tournais la tête: j'étais dans un grand lit médical, à barreaux, couché nu sur une alaise de caoutchouc.

    -"Au secours, mamie", dis-je d'une voix faible, cassée, il m'était pénible de parler, même.

     

    Je vis ma grand-mère arriver, plus imposante encore que quand j'étais parti, une robuste paysanne, grande et forte, des chairs débordantes, mais contenues dans une blouse bleue à carreaux. Elle portait un masque genre chirurgien, en tissu bleu, cousu maison, de toute évidence. J'allais lui demander de me détacher quand elle me fourra dans la bouche un objet de caoutchouc qui avait l'air d'une tétine grand modèle. J'essayais de la recracher, mais mamie me la sangla sur la nuque par la lanière de caoutchouc dont la tétine était munie. J'essayais de me débattre, mais j'étais trop faible pour ça. Elle recouvrit ma nudité avec un drap de caoutchouc rouge comme l'alaise et s'assit à côté de moi.

     

    -"Écoute-moi bien, mon bébé, je vais t'expliquer. Tu sais que je ne suis pas très contente que tu sois parti, même si ta tante m'a dit que tu prenais des nouvelles de moi. Alors, quand le médecin m'a dit que tu devais te reposer, et que tu pouvais le faire chez moi, j'ai tout organisé. J'avais gardé tout le matériel d'hospitalisation à domicile de mon mari après sa blessure, le lit médical, le fauteuil roulant, tout, j'ai décidé de m'en servir. Je n'ai eu qu'à acheter dans un magasin spécialisé, par correspondance, ce qu'il me manquait. J'ai appelé au téléphone pour savoir ce qu'il fallait commander, ils m'ont tout bien expliqué, et j'ai tour reçu en deux jours. J'ai payé avec ta carte bleue, ne t'inquiète pas."

     

    Ma grand-mère ne perdait jamais le Nord, c'est vrai que tous mes papiers en France arrivaient chez ma tante, elle savait donc tout de ma situation, qui n'était pas mauvaise.

    -"J'ai donc décidé que ta rééducation physique allait se faire à ma manière. Tu resteras donc confiné avec moi, attaché sur ce lit, bâillonné tant que tu n'auras pas compris qu'il faut te taire, et traité comme ce que tu mérites: comme un tout petit garçon. Tu as une sonnette pour m'appeler, juste à ta main droite, si tu as besoin de quoi que ce soit. Je prendrai soin de toi, je te nourrirai, je te ferai faire des mouvements et je te masserai, tu verras, tu n'auras pas à te plaindre."

    Je connaissais ma grand-mère pour savoir qu'elle ne parlait pas à la légère… Je fis oui de la tête.

    - "C'est bien mon bébé. Tu as besoin de quelque chose? Tu as soif, peut-être?"

    Je fis oui encore, en essayant de sourire. Elle allait sans doute enlever ma tétine et me détacher.

     

    Elle se leva, sortit de mon champ de vision, mon lit avait été tourné vers la fenêtre pour que je vois l'extérieur.

    Quand elle revint, elle avait passé sur sa blouse un tablier de caoutchouc blanc. La bavette moulait sa poitrine, le devantier tombait à ses chevilles, je voyais une ceinture de caoutchouc renouée devant. Il devait y avoir des bretelles, je les aperçus, qui se croisaient dans le dos. Elle portait à la main un grand oreiller recouvert de caoutchouc rouge, qu'elle posa derrière moi pour me redresser, après avoir abaissé un côté des barreaux du lit. Elle était forte, et n'avait aucun mal à me manipuler. Puis elle tourna une manivelle qui inclinait la tête du lit. Ainsi redressé, je vis mieux l'extérieur, et je pouvais tourner la tête pour entrapercevoir le reste de la pièce.

    Après m'avoir bien calé, toujours recouvert par le drap de caoutchouc, elle alla chercher un grand biberon. Je me demandais où elle avait pu acheter tout ça. Le biberon devait faire un bon litre, c'était fichu pour me détacher, mais elle allait au moins m'enlever la tétine…

    Mais non, le biberon avait un embout spécial qui venait se visser à l'extérieur de la tétine. Elle inclina le biberon, et je sentis couler, tout doucement, du bon lait de ferme, un peu sucré, ni froid ni tiède. J'avais soif, en effet, et je retrouvai le goût du lait de mon enfance. Je bus la moitié du biberon sans difficulté. Elle me força un peu pour la suite, mais je m'arrêtais avant d'avoir fini.

    - "Bon, pour cette fois ça va, mais je te préviens qu'avec moi, il faut toujours finir tout ce que je te donne. Sinon, tu me connais, j'aime être obéie. Tu auras encore à boire, je te ferai une bonne tisane, tu sais que je connais les plantes. Dors, maintenant, l'ambulance t'a fatigué, mon bébé."

    Et je m'endormis, aidé en cela par le lait chaud et sucré.

     

     

    Premier jour, fin de matinée

     

    C'est l'envie de pisser qui me réveilla, ou plutôt le genre de rêve où l'on pisse, qui me fit me réveiller. Je me dis que, déjà, la tête marchait bien. Mais à peine les yeux ouverts, je me suis rendu compte que j'étais toujours attaché, sous le drap en caoutchouc, et bâillonné avec la tétine. J'allais grogner, geindre, mais je me rappelais que grand-mère m'avait parlé d'un bouton d'appel. Je tournais la tête, oui, il y avait un bouton-sonnette genre hôpital, à ma portée. J'appuyais dessus, et j'entendis le bruit de l'appel.

    Ma grand-mère n'était pas loin, elle arriva très vite, sans son tablier de caoutchouc, juste dans sa blouse.

    - "Tu as appelé mamie, mon bébé? Tu as besoin de quelque chose?" Je fis oui de la tête.

    - "Tu as froid?" Je fis non.

    - "Tu as chaud?" Je fis non encore.

    - "Tu as soif?" Je fis non encore plus vivement.

    - "Tu as faim?" Je fis non frénétiquement.

    - "Est-ce que tu aurais envie de faire pipi, alors?"

    Je fis oui de la tête encore plus frénétiquement que j'avais fait non avant. Elle allait me détacher pour m'accompagner aux toilettes, ouf.

     

    Avec un grand sourire, elle remit son tablier de caoutchouc, qu'elle avait posé sur les barreaux de pied de lit. Je la vis l'enfiler à travers les bretelles croisées, ramener les pans sur son derrière imposant, renouer la ceinture devant. Puis elle mit son masque. Elle se pencha sous le lit, y prit un urinal de verre. Non, elle n'allait pas me faire pisser dedans…

    Elle baissa les barreaux du côté gauche du lit, et rabattit le drap de caoutchouc rouge sur mes pieds. Je réalisais que j'étais nu, attaché sur le lit, devant ma grand-mère qui jouait à l'infirmière.

    - "Ta mamie va te faire faire pipi, mon bébé, il suffit de mettre ta quiquette dans l'urinal…"

    Et, joignant le geste à la parole, elle posa l'urinal entre mes jambes, mit mon sexe flasque dans l'orifice. Du coup, je n'avais plus envie de pisser.

    - "Oh", dit-elle, "tu as honte de faire pipi devant ta mamie? Mais il ne faut pas, tu le faisais quand tu étais petit, tu vas voir, je vais t'aider."

    Elle se pencha vers moi, sa poitrine molle ballotait sous la blouse, elle s'approcha de mon oreille, je sentis son souffle…

    - "Pssitt… pssitt…", et elle chantonna "Fais pipi, bébé joli, fait un gros ou un petit, fais-moi un joli pipi…"

    Je me laissais aller, et je pissais dans l'urinal, comme un bébé, ou comme je ne sais pas quoi.

    Ma grand-mère me fit une petite caresse pour me récompenser. Elle se releva, partit un instant, revint avec un torchon, sortit ma quéquette de l'urinal, l'essuya, laissant le torchon dessus le temps d'aller vider le récipient, puis de le rincer dans l'évier. Elle revint le ranger sous le lit, fouilla dans une petite pochette accrochée derrière ma tête, et en sortit un thermomètre, une lingette et un tube.

    - "Ton pipi m'a rappelé qu'il faut que je prenne ta température quatre fois par jour, j'allais oublier. Il est quatre heures, je vais noter combien tu as."

     

    Ma température! Grand-mère essuya le thermomètre avec la lingette, vérifia qu'il fonctionnait, c'était un thermomètre "normal", mais à pile, pas à mercure. Elle ouvrit le tube, c'était de la vaseline. Elle enleva le torchon qui me couvrait le sexe, le posa à côté sur l'alaise, puis réfléchit un instant, partit et revint avec une sorte de bouée en caoutchouc rouge. La bouée avait une poire pour la gonfler, mais grand-mère la dégonfla à moitié et, passant le bras sous mes reins, me souleva comme une plume pour y glisser la bouée.

    - "Voilà, c'est mieux comme ça, je vois mieux ce que je fais."

    Je la compris, mon anus, relevé par la bouée, était offert. D'un doigt preste, elle prit la vaseline, en mis un peu sur le thermomètre, puis posa le doigt vaseliné sur ma rosette, le tourna deux fois pour l'enduire.

    - "Il ne faut pas que le vilain thermomètre fasse mal au trou du cul de mon bébé, n'est-ce pas?"

    Je rougis de honte, pendant qu'elle mettait le thermomètre dans mon rectum. Je fis bien attention de ne pas bouger, pour que ça finisse vite. Ma grand-mère s'assit à côté de moi, pour s'assurer que le thermomètre restait bien en place. Au bout d'une minute, le thermomètre électronique sonna la fin du contrôle. Ma grand-mère ne bougea pas un cil. Une minute de plus, deux, trois… Je couinais un peu dans mon bâillon tétine pour attirer son attention, ne n'allais pas sonner, quand même!

    - "Ne couines pas, mon bébé, sinon il faudra que je te mette un bâillon plus sévère. J'ai bien entendu le thermomètre sonner, mais on n'est jamais trop prudente, je préfère attendre…"

    Deux minutes après, soit après cinq ou six bonnes minutes passées le thermomètre dans le cul, nu, sous ses yeux, elle enleva l'instrument, le consulta avec un grand sourire:

    - "C'est bien, tu n'as pas de température, je vais pouvoir te mobiliser un peu."

    Avec le torchon, elle essuya ma rosette, puis le thermomètre, qu'elle remit à sa place, et enleva la "bouée" de sous mes reins.

    - "Je vais te détacher pour te faire bouger les membres, mais je ne veux pas que tu bouges plus que prévu, compris? Je vais te sangler pour éviter ça."

    Elle passa une large sangle de tissu sous les côtés du lit et sur mon ventre, me plaquant sur l'alaise.

    - "Ne bouge pas, ne profite pas que tu es encore trop faible pour que je te punisse."

     

    A ces mots, je me souvins que ma grand-mère, malgré sa véritable bonté, avait le caractère vif et la main leste. Elle alla chercher un pot de verre, sans étiquette, et revint avec, le posant sur le lit.

    Je me laissais, docilement, détacher la jambe gauche. Grand-mère, doucement, me la plia et me la déplia une dizaine de fois, pour faire jouer les articulations et les muscles, puis elle fit jouer ma hanche et ma cheville. Ça me faisait un peu mal, mobiliser ainsi ce qui n'avait pas bougé depuis longtemps, mais ma grand-mère le faisait doucement, avec tendresse. Puis elle ouvrit le pot, pris de la crème dans ses mains et me massa des orteils à la hanche.

    - "C'est un onguent que mamie fait elle-même, avec des plantes, ça n'a rien à voir avec les trucs d'hôpital."

    C'était agaçant, cette manie de parler d'elle-même à la troisième personne en disant "mamie", on dirait qu'elle s'adresse à un bébé!

    Elle rattacha ma cheville à la sangle, passa de l'autre côté, abaissa les barreaux du lit, et fit pareil avec la jambe droite. Je me laissais faire, c'était bon de la voir, dans son grand tablier de caoutchouc, prendre soin de moi. Je fermais les yeux.

    Ce fut ensuite le tour du bras droit, puis elle remonta les barreaux et passa au bras gauche. La mobilisation et les massages me faisaient du bien tout en me fatigant. Après m'avoir rattaché, elle me fit un gros bisou sur la joue, enleva la sangle ventrale et, avec la manivelle, remonta la tête du lit et rajusta le coussin de caoutchouc rouge. Le contact du caoutchouc sur mon corps nu était bizarre, pas désagréable. Elle remonta le drap pour me couvrir.

    - "Tu n'as pas fait assez pipi, il faut que tu boives encore, mon bébé. Je vais te donner une bonne tisane que j'ai préparée pendant que tu dormais."

     

    Elle revint avec le biberon spécial, rempli d'un liquide plus clair. Comme la première fois, elle adapta le biberon sur l'embout de la tétine. J'avais bien retenu le "j'aime être obéie" de la première fois, je ne fis pas de difficulté pour boire la tisane. Elle était sucrée au miel, je crois, elle avait un bon goût de plantes, et pour les tisanes, je pouvais faire confiance à ma grand-mère les yeux fermés. D'ailleurs, je bus tout, ça passait mieux que le lait, et dès la dernière gorgée, je fermais les yeux pour dormir à nouveau.

     

    à suivre…


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