• Un texte de mon ami Peter Pan, que je remercie encore.


    Pension Tapefort - Le thé de 17 heures... épisode 11

     

    - «Ta grand-mère agissait comme la plupart des mamans de l'époque. Mais, je dois bien avouer que huit fois sur dix, je la méritais bien cette fessée. Quant j'y pense...»
    - «Alors, bienvenue au club, P'pa! Hi hi hi hi !!!»
    - «Ce soir, les garçons, on arrose ça au Porto! Allez un petit gobelet derrière la cravate! Peter? (…) Robin? Et vous Mademoiselle...»
    - «P'pa, j'te présente Made...»
    - «…moiselle Nathalie! Nath' pour les intimes. Ch'uis la grande sœur de Peter et... et étudiante en anglais... à l'Institut!!!» insista t-elle, dans un ample et souple mouvement de chevelure.

    Ma frangine se la jouait «femme fatale... en mini-kilt». Ce qui déplut fortement à Maman, qui lui lança un regard noir. Elle haussa les épaules et lui tira la langue. Maman fulminait...
    - «En anglais? Mais ça pourrait bien nous intéresser, à la boite. On a souvent des contrats avec les pays anglophones. Et vous êtes déjà... dans l'ambiance, je vois. Vous portez très bien l'uniforme, Nathalie.»
    - «Edouard, ne commences pas, veux-tu?»
    - «Tenez, ça me rappelle ma Gladys en uniforme de prof anglaise pour le bal costumé des étudiants.»
    - «Ouais, raconte nous ça, P'pa.»
    - «C'était juste après la cérémonie de clôture de la promo en Génie Commercial. Tu t'souviens, Chérie?»
    - «Tiens, Patricia, fais donc passer le plateau des fromages (...). Si je m'en souviens, Edouard? J'pense bien. C'était é-pique!»
    - «Et quelle belle cuite! On avait même roupillé dans le local à balais.»- «Toi, tu étais rond comme une queue de pelle, mon chéri!»
    - «J'ai eu mal aux cheveux pendant deux jours!! Pu... naise!»
    - «Je m'étais déguisée en prof d'anglais super sexy, avec ma jupe droite noire et la petite coiffe et les bas à couture de ma cousine Betty... et mes grosses binocles de beatnik. Et vous, les garçons, vous faisiez une belle bande de Lupus Texaveritus, avec vos langues pendantes, complètements accros à mon groooos popotin!! Hi hi hi!!!»
    - «Et la Corinne, ta copine de promo, en body léopard? Hum?»
    - «Ah oui. Elle, elle se prenait pour la justicière de la jungle. Hi hi hi.»
    - «Moi, j'avais choisi de me déguiser en... en Tyrolien? C'est ça?»
    - «Pas du tout! En collégien anglais, en bermuda... comme les musicos d'AC-DC!! Et avec tes grandes jambes poilues comme une araignée, t'avais l'air vraiment nunuche, mon pauvre Ed'! Ha ha ha!!!»
    - «Ha ha ha ha ha ha! T'entends ça, Robinou? Cher Beau-Papa en bermuda!! (…) Oui, il reste des glaçons au frigo.»
    - «Oui, j'étais pas à l'aise! Le short, il était bien trop serré!»
    - «Mais c'est c'qui m'a plu chez toi, Ed': ton air de cocker triste!!»
    - «Toi, tu nous coursais pour nous fesser avec ta canne en bois balsa Et tu avais mis tes supeeeerbes bottes en cuir lacées!»
    - «Je m'la jouais le genre... "school mistress"! J'adoooorais faire fliper les mecs!!! Et j'en ai fessé quelques-uns!! Hum... c'était trop cool!! Et un, en particulier, aussi timide que Peter.»
    - «Un petit blond à lunettes? Celui qui zozotait un peu, c'est ça?»
    - «Oui, le fils d'une prof de management, du genre qui se la pète.»
    - «Tu nous foutais un peu les j'tons à tous. Moi, en tête!»
    - «Ni plus ni moins, j'te l'ai déculotté vite fait et fessé sur mes genoux, discrétos dans le coin des photocop'. Il braillait comme un putois qu'il voulait juste rire, qu'il recommencerait plus et blabla.»
    - «Et il t'a foutu la paix après ça?»
    - «Il a plus mouffeté!! Ou bien j'racontais tout à sa chère mère.»
    - «Madame Isabelle Doche, du management-gestion du personnel?»
    - «Ouais! Une sacrée peau de vache, aussi.»
    - «La mère Saindoux, qu'on l'appelait. Elle avait une de ces grosses paires de nichons! Gros comme des melons. Hi hi hi!!»
    - «Avec Stephen et tes potes, vous nous aviez draguées toute la soirée. Avec des sous-entendus vaseux!! Pathétiques!!»
    - «Tu passais pas inaperçue, non plus! Gros... euh... gaulée comme tu étais... avec ton 130 B!!! Tu faisais plus Hardy... que Laurel ! Ha ha!»
    - «Toi, tu m'avais bien chauffé les sangs et j'ai craqué! Quelques tapes bien sonores sur tes fesses musclées devant tes copains!»
    - «J'ai failli en avaler mon punch de travers, Gladys! Et du coup, j'ai gerbé sur les pompes du directeur, habillé en pingouin, lui!» - «Ah oui, j'me souviens, chéri. Il était fu-rax!! Moi, il voulait surtout me fesser cul nu sur ses genoux dans son bureau comme une vulgaire collégienne!! D'autant que... lui, nada!!»
    - «Ah bon? Frustrant pour lui...»
    - «Mais c'est moi qui l'ai fait ramper en caleçon, au final!! J'l'avais menacé de tout raconter à sa mégère d'épouse?»
    - «Qui? Mademoiselle Gromagot, la sœur du notaire?
    - «Et plutôt deux fois qu'une! Et sur mes genou !! Et à ce jeu-là, je fais pas dans la guimauve, Edouard!! Tu me connais!»
    - «Allez, hop, cul nu, le dirlo! Un maniaque de la "Spanking"...»
    - «Et ce vieux schnock, il a pas pu se retenir!! Une vraie fontaine de jouvence! Comme un ado! Ah, quelle soirée!»
    - «Et, du coup, chérie, on s'est fait lourder dans la semaine qui a suivi!»
    - «Tu savais t'montrer très romantique, à cette époque, Ed chéri!!»
    - «J'ai finalement cédé à ton charme... callipygesque, Gladysssss.»
    - «Ma belle silhouette altière et féline a su conquérir ton cœur, mon graaaaand Tarzan d'amoooour!!»
    - «Ha... toi... ma Messaline de mes rêêêêves... les plus fouuus!!»
    - «Et deux ans après, on se jurait fidélité. Romantique, non!»
    - «Hé ho! Les vieux tourtereaux sur le retour? Mollo sur le Porto!!»
    - «A propos de romantisme, Ed', t'aurais pas oublié de passer au p'tit pressing avant de rentrer?»
    - «Comment ça, Chérie?»
    - «Il fallait prendre mon tailleur en tartan et l'ensemble rouge en jersey de Patricia? Ah, vous, les hoooommes!!»
    - «Pu... naise! J'avais la tête ailleurs, Glad' Chérie.»
    - «Dans le décolleté d'une belle collègue, certainement...»
    - «Vous avez fait des études d'anglais, vous aussi, ma'me Gladys?»
    - «Oh, ne croyez pas toutes les carabistouilles de mon mari, Nathalie. C'est un charmant beau parleur!»
    - «Vraiment, madame Gladys?»
    - «Et moi, j'étais surtout très naïve, à cet âge-là, Nathalie. Le rêve d'un prince charmant... et tout le cinéma...»

    De notre côté, avec Robin, on se la jouait "le Monde du Silence".
    - «Il y a de la fessée déculottée dans l'air, Pit. Euh... un peu de Brie?»
    – «Une tranchette (...). Ouais, j'vois ça. Nat', elle s'amuse à toujours provoquer Maman. Elle lui en veut d'avoir laissé notre paternel.»
    - «J'ai croisé Victoria Paluchaud, ce matin.»
    - «Sans blague? Et alors? Toujours aussi sexy, la belle Savoyarde?»
    - «Elle est ra-dieuse! Une silhouette de sirène! Elle s'la jouait plutôt Hanna Schygulla dans Cabaret!!» Coupa Gladys, un peu jalouse.
    - «Et c'vieux grigou de Gigi? Comment il va?»
    -«Toujours au bord du surmenage, ce gros lapin furieux!!»
    - «Une mini-jupe sur un mannequin de couturière et il saute dessus!!! Il changera jamais, l'animal!»
    - «Vicky s'est mise au self-defense! Et Véro, sa secrétaire, a quitté sa place en mai dernier pour aller élever des chèvres au Larzac!»
    - «Ah bon? Et c'est à cause de...»
    - «Depuis, il en recherche une autre pour le poste. Et je suis bien tentée d'aller la remplacer, tiens. Dites, les enfants, ça vous plairait de voir Maman Gladys en secrétaire, en bas nylon et jarretelles?»

    Edouard faillit s'étrangler en sifflant son troisième Porto.
    - «Qu... que... quoi? T... toi, ma chérie... en secrétaire? Ah, sûrement pa ! Non, tu plaisantes! Jarretelles, au taf ! Bonjour, les gaffes!»
    - «Aaah... comme tu sais toujours bien parler aux femmes, Ed'chéri!!»
    - «Risquerait d'y avoir de gros embouteillages dans les couloirs avant les réunions!! Non, Gladys, j'te l'in-ter-dis!!»
    - «Taratata!! Rien du tout, Ed'. Et toi, Robinou? Ca t'plairait?»
    - «Ben, euh... 'chais pas, Maman... ch'uis pas secrétaire. Faut voir...»
    - «Peter, j'n'te pose pas la question. Tu es trop bien élevé pour ça!»

    Maman me fixa alors d'un regard interrogateur.
    - «T'as raison, Maman! Et vive les femmes fortes!!!» Coupa Patricia.
    - «Et vous, ma bonne Louise? Donnez-nous votre avis».
    - «Eh bien, figurez-vous, Gladys, que j'ai connu le même dilemme.»
    - «Non? Racontez-nous ça, ma'ame Louise» insista Patricia.
    - «A cette époque, Patricia, j'étais une simple secrétaire intérimaire dans une agence de publicité. Et au bout de six mois, j'ai été obligée de démissionner... disons... contrainte par les événements.»
    - «Ah bon? Et pour quelle raison?» s'étonna Gladys.
    - «Pour incompatibilité professionnelle?» coupa Edouard.
    - «Officiellement, monsieur Edouard. Officiellement... seulement!»
    - «Ah, bon?  Et... officieusement, Louise?»
    - «En réalité, le fils du patron me faisait une cour outrancière.»
    - «Comme ça arrive bien souvent hélas!» soupira Gladys.
    - «Le genre de goujat qui court après tous les jupons de la boite!»
    - «Ben, qu'il essaierait un peu avec moi, tiens!» gronda Patricia
    - «C'était un jeune prétentieux insupportable avec tout le monde et surtout un p'tit vicieux avec toutes les nouvelles stagiaires. Il les suivait dans les escaliers pour lorgner sous leurs jupes et les filles étaient toutes affolées à cause de ce p'tit macho à la manque! Avec sa tête de premier de la classe! Ah, j'vous jure, Gladys!»
    - «Suivez mon regard!» ironisa Gladys, en dégustant son Porto.
    - «Un jour, il m'a fait "LA" proposition malhonnête de trop, Gladys!»
    - «A vous, Louise??? Le p'tit saloupiaud!! Quel sale gosse!!!»
    - «Ni une, ni deux, il a profité de ce que j'avais les mains occupées pour chercher un dossier en hauteur pour me... tâter les fesses!!!»
    - «Noooon?? Il a osé?? Ben, dites donc! Quel petit saligaud!»
    - «Manquait pas de toupet, l'animal, ma'ame Louise!»
    - «J'me suis retournée à sa hauteur et lui ai envoyé un de ces aller-retour dans les binocles!!! En deux temps trois mouvements, ce p'tit gringalet s'est retrouvé cul nu, couché en travers de mes genoux et fessé comme un sale gosse pendant que deux des filles du service le tenaient, en riant et, ce jour-là, j'lui ai mis la plus belle fessée de sa vie!! Il est passé sur nos genoux à toutes! Et le soir, Patricia, il a du avoir du mal à s'asseoir  Bien sûr, il est allé se plaindre à son cher papa. Ah, ces fils-à-papa ! Tous des chochottes!! Des Maricons!»
    - «Et bien moi, j'aurais bien aimé fesser le père, aussi, Louise!!!»
    - «L'idée m'en a traversé l'esprit une seconde, Gladys, mais...»
    - «Tel père, tel fils, dit-on, Maman.»
    - «Et bien sûr, on a toutes rendu notre tablier, Patricia!»
    - «Bravo, ma'ame Louise!! A bas les gros macho pue-la-sueur!!»
    - «Ensuite, j'ai donné des leçons privées de comptabilité à de jeunes lycéens de la même école que Peter. Mes trésors vivaient avec moi.»
    - «Oui, j'm'en souviens, Maman et ça chauffait grave aussi, au salon. Wahou! Ca crépitait plus que sur une Olympia! Quelles fessées!!!»
    - «Et, après quelques mois de réflexion et de chômage, j'ai décidé de reprendre mes études en Anglais. Et me voilà, ici, en poste à Adville.»

     


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