• Le fil blouse de ma vie, épisode 31

    Le fil blouse de ma vie (mars 2020 – mai 2022), un récit qui m'a été envoyé par "I", vous n'en saurez pas plus que son initiale. Avec un grand merci à elle.


    Le fil blouse de ma vie, épisode 31 (14 - Epilogue) 

     

    En résumé, j’ai l’impression que durant toute ma vie la blouse a été obligatoire. D’ailleurs si j’y réfléchis, depuis que je suis petite, durant ma scolarité, chez mes parents, au travail en débutant ma vie professionnelle puis chez moi ; à la maison presque toujours ou à l’extérieur maintes fois, j'ai porté une blouse nylon. Je n’ai eu souvent pas d’autres choix qu’accepter d'en mettre. Cela ne m'a pas traumatisé malgré que dans certaines situations, j'aurais bien voulue ne pas être obligée d’en revêtir ou ne pas me montrer avec.

    Ma vie de couple n'a pas changé radicalement de ce côté-là. Mon mari m'a demandé puis encouragé à continuer à porter des blouses en nylon dès que nous avons habité ensemble. Il m’a dit qu’il avait été troublé et je pense sans doute émoustillé de me voir avec une, lorsqu’il était venu la première fois chez ma mère. J’ai donc recommencé à en mettre à la maison, pour me protéger en faisant la cuisine ainsi que pour le ménage, le jardinage ou le bricolage, ensuite pour m’occuper des enfants; mais il faut le dire essentiellement pour lui faire plaisir surtout au début de notre vie de couple.

    Puis de plus en plus, mon mari me l'imposait. Je me souviens qu’au début, j'ai quand même été vexée de devoir la porter continuellement à la maison sur son insistance, alors que j’aurai aimé ne pas en mettre tout le temps. Je voulais la retirer lorsque nous avions de la visite, ce qu’il m’empêchait très souvent de faire, mais personne ne semblait offusqué que je sois en blouse, donc petit à petit, je l’ai gardé de plus en plus longtemps.

    Par la suite comme je la portais presque tous les jours, puis je restais généralement avec sans occupation précise, j'y faisais moins attention. Aussi, depuis toute petite, combien de fois ai-je du revêtir une blouse sans même y faire attention! L’habitude s’est installée et, sans oublier le côté pratique, aujourd’hui c'est donc naturel pour moi d'enfiler une blouse chez moi quasiment tout le temps. Mais c’est essentiellement toujours pour plaire à mon mari.   

    Par conséquent, maintenant j’ai un comportement décomplexé en rapport avec les blouses. Je trouve cela agréable d’être en blouse nylon. Je porte de jolies blouses et je n’estime pas cela spécialement anachronique d’être ainsi.

    La blouse nylon rabaisse-t-elle la femme à l’état de soumise, voire de bonniche? Ceci peut-être sûrement le cas pour certaines femmes contemporaines mais pour les femmes comme moi qui ont porté des blouses nylon à l'école, à la maison et travaillées à l'extérieur avec, ce n’est pas notre façon de voir et de ressentir cela. Je pense comme mon mari et d’autres personnes avec qui j’ai discuté sur ce sujet, qu'une femme pouvait (et peut encore) être élégante en blouse nylon. Mais maintenant, la blouse nylon fait de nous une personne différente, surprenant par son style un peu désuet et décalé.

    Un jour peut-être, grâce à leur aspect pratique les blouses reviendront, mais malheureusement plus en nylon, pour une utilisation plus quotidienne dans nos sociétés dépensières obligées prochainement d’économiser les ressources de la planète.  

    Les blouses c’est maintenant une habitude, même si j’ai trouvé parfois dans le passé que c’était une contrainte, alors que je me suis senti très souvent bien avec... cela me paraît parfois étrange cette contradiction intérieure!  

    Impressions parfois contrastées avec de bons et moins bons souvenirs et au fil du temps, je n'y ai plus fait attention. Maintenant, le fait de porter une blouse me semble naturel et me procure la sensation plaisante d’un confort sécurisant. En effet, comme de nombreuses femmes j’ai besoin d’un cadre dans ma vie. Très encadrée durant mon enfance et mon adolescence de fille unique, certainement davantage que si j’avais été un garçon ou que d’autres filles, me retrouver livrée à moi-même une fois parvenue à l’âge adulte, j’aurai eu le sentiment que cette liberté totale puisse être effrayante (j’utilise souvent l’expression «ça fait peur» dans la vie courante) ; aussi me placer sous l’autorité bienveillante mais ferme de mon homme au moyen de la blouse nylon, a été rassurant et réconfortant pour moi comme prolongement du cadre initial de ma vie.

    Après l’avoir portée en étant jeune à l’école et à la maison, alors que les garçons pouvaient s’en dispenser, l’obligation que nous avions, nous les femmes, d’être en blouse dans certaines entreprises il y a encore trente/quarante ans, a fait beaucoup de mal à cette tradition. Les femmes ont fini par se sentir rabaissées, surtout que c’était les moins gradées qui étaient obligés d'en porter, les autres en portaient peu ou n’en portaient pas, et nous regardais souvent avec dédain. Ainsi, dans l’entreprise de mes débuts, j’avais apprécié que tout le personnel féminin soit logé à la même enseigne, ateliers et bureaux nous devions toutes être en blouse. Cependant, malgré qu’il était toujours conseillé de porter les blouses fournies, j’ai été parmi les dernières dans les bureaux à travailler en blouse, jusqu’à mon départ de l’entreprise, alors que les filles continuaient à être obligées de la porter à l’atelier. Comme certaines n’en mettaient plus au bureau, elles devaient considérées que nous nous sentions supérieures à elles. La blouse avait de gros avantages, elle rendait les gens plus humbles, plus abordables.   

     

    Avec l’assentiment de ma mère, aussitôt que j’en ai eu la possibilité j’ai choisi des blouses qui me plaisaient, et j’ai toujours fait attention de ne pas les abimer. Maintenant encore, je les préserve toujours de la même façon. Et comme elles me conviennent, je les revêts autant pour moi que pour plaire à mon homme. Cela lui indique mon acceptation de son désir de me voir en blouse, mais à présent c’est parce que ça me plaît et quelques fois que si j’en ai envie.  

    Je suis sûre depuis le temps, que me voir recouvert d’une blouse nylon, ne laisse pas mon homme indifférent ! Il est certain que cela provoque toujours en lui toute une palette d’émotions diverses et variées. Ainsi, cet échantillon se partage dans ses grandes lignes dans le fait qu’il éprouve soit tout simplement l’envie de m’admirer discrètement, soit un besoin d’être tendre, de m’enlacer et me caresser, soit un souhait de se faire servir et que je sois obéissante sinon jouer à me punir, ou voire de me posséder mais toujours de m’aimer, moi... et ma blouse. 

    Hormis le côté pratique, je fini par ne voir dans le port de la blouse que le but de faire plaisir à mon conjoint que j'adore, et plus rien ne me gêne. Pour nous, je peux dire que je suis parvenue à assumer complètement le fait de porter une blouse dans ma vie. Si bien qu’à la maison, sans ma blouse, j'ai l'impression que quelque chose cloche, de ne pas être tout à fait moi. Et, lorsqu’il arrive pour une raison ou une autre, que je n’en ai pas mise pendant une période assez longue, je suis contente de retour à la maison de retrouver ma blouse.

     

    Je me considère et je suis regardée comme une femme dynamique, heureuse et épanouie, et nous avons la chance d'être bien ensemble, et porter une blouse fait maintenant partie intégrante de ce bien-être pour moi.

     

    Bien sûr, je constate aussi que nous sommes de moins en moins nombreuses à en porter. Néanmoins, je compte bien continuer à en mettre car il n'y a pas de honte à avoir sur soi une belle blouse nylon. Je suis sûre que si ces blouses n’avaient pas été en nylon, il y a longtemps que je n’en mettrais plus, et elles n’auraient aucunement attirées et excitées mon mari.

    C’est dommage que ce soit démodé. Une blouse nylon jolie et de bon goût, c'est tout de même plus agréable que de porter ou de se montrer en jogging ou avec des vêtements informes. Mais maintenant que toutes ces blouses nylon ont pratiquement disparues de l’espace social, je dois avouer qu’il m’arrive de regretter l’époque où c’était la norme, j’aurai l’impression de me sentir moins seule.

    Des gens pensent que le port de la blouse est ringard, mais dans la réalité cela se vend apparemment plutôt bien même si les blouses ne sont plus en nylon et pas très jolies. Si vous y prêtez attention, repérez les arrivages de blouses et tabliers dans le rayon textile des centres commerciaux, et vous constaterez que les cintres se vident en deux ou trois semaines.

    Donc, il est probable que des femmes, sans doute plus très jeunes, portent encore sans le dire, ni le montrer, des blouses chez elles, peut-être plus en nylon, mais des blouses que je vois parfois accrochées dans des garages ou suspendues sur un fil à linge.

    Bien sûr, ce n’est pas toujours facile surtout devant d’autres personnes, même à la maison. Aussi à certains moments, je n’ose plus trop en porter, sauf quand je ne risque pas d’être dérangée chez moi. J’ai remarqué que parfois, même mon mari «oubli», en fait n’ose plus je crois, de me rappeler à l'ordre quand je ne la mets pas à la maison, et ne m’oblige plus de rester ainsi vêtue pour accueillir nos amis et les visiteurs de passage. En fait, je pense qu’il trouve que maintenant c’est parfois plus difficile lorsque l’on reçoit du monde de la garder ou de sortir à l’extérieur simplement sans la couvrir. Je le regrette souvent car j’aime quand il me l’impose comme au début, aussi parfois c’est moi qui ai envie de la garder car cela me plaît, et il semble quelquefois un peu gêné au début mais apprécie toujours autant ensuite. J’aime aussi quand je viens de mettre une nouvelle blouse, me montrer à lui et le perturber dans ses occupations du moment. Sans l’exprimer, je pense qu’il apprécie toujours beaucoup de ressentir mon comportement « obéissant » et de fait moi aussi.

    Juste par curiosité, j’aimerai que les gens disent vraiment ce qu’ils pensent d’une femme en blouse nylon chez elle de nos jours, même si cela ne changerait pas grand-chose à mes habitudes. En effet, je porte mes blouses chez moi naturellement, sans déplaisir pour moi, pour la satisfaction de mon mari ce qui renforce l’harmonie de notre couple.

    Voilà même si cela n’est pas un fantasme, je suis devenue adepte des blouses nylon que cela plaise ou non aux autres.

    De nos jours, si les hommes me reluquent régulièrement sans rien dire quand je suis en blouse, j’ai noté que les réflexions proviennent toujours de la part de leurs femmes, ou des femmes : copines, voisines, visiteuses… comme si le fait de me voir en blouse était une intrusion dans leur féminité voire leur intimité, ou pour d’autres une atteinte au féminisme. Aussi, il est plus facile pour moi aujourd’hui d’être avec une blouse en présence d’hommes que de femmes.

    Étonnant le rapport à ce vêtement pas si anodin tant pour moi que pour les autres.

     

     FIN mai 2022

    « La revanche de la soubretteL'entonnoir érotique »

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  • Commentaires

    1
    PeterPan
    Mercredi 18 Janvier 2023 à 13:52

    Bonjour Madame "I"

    La blouse est au départ instituée dans ce but égalitaire républicain de  masquer les vêtements civils portés par chacune et chacun, qui reflètent le rang social.  Benjamin de ma fratrie, j'ai connu dès l'école primaire, dans l'Ouest, la blouse en classe (tout comme mes institutrices) de 1971 à 1976. Le vêtement féminin, dans l'esprit masculin, ajoute un petit plus qui augmente le côté séduction de la dame. Des stimulis qui boostent le désir chez certains d'entre nous. Et qui embellissent les femmes : une paire de bas nylons à couture, des escarpins, une capeline et que sais-je. Le principal est que tout le monde y trouve son bonheur. C'est mon point de vue.

    Bonne année à vous.  Peter.

      • Mercredi 18 Janvier 2023 à 14:11

        Bonjour Peter,

        Je me suis demandé et avait même ouvert un débat sur un ancien site "Blouses Nylon" disparu depuis, si la blouse pour les femmes n'était pas comme une sorte de tchador catholique, au sortir de la 2ème guerre mondiale, nos compagnes ayant rendu d'énormes services, tant dans la résistance, que pour remplacer les hommes dans les usines, il étaient normal qu'elles veulent prendre leur indépendance. Mais nos chers dirigeants catholiques de l'époque avait trouvé ce moyen pour ne pas que les couples se brisent quand les femmes et les hommes se cotoyaient au bureau ou à l'usine, peine perdue, des idiots dans mon genre, n'ont rien trouvé de mieux que de flasher sur des femmes en blouses nylon, incroyable non ?

        Bon après-midi.

        Paul.

    2
    PeterPan
    Mercredi 18 Janvier 2023 à 14:49

    Bonjour Paul, 

    "L'habit ne fait pas le moine" dit-on... C'est un moyen de polichinelle (Rires) .  Comme tu le sait, d'après les "psy et austres théoriciens du Moi", le fétichisme est une sorte de transfert du désir et... etc... etc... Leur trouvaille est sous-tendue par un bon sentiment mais ça ne gomme pas pour autant l'attirance des gens entre eux. Ma soeur ainée fait partie de cette première génération post-68 qui  a vu l'émancipation des femmes dans certains domaines réservés aux hommes. Merci les Beaknits ! 

    Peter.

    3
    PeterPan
    Mercredi 18 Janvier 2023 à 14:58

    Rebonjour Paul, 

    Je reviens au sujet du site dont tu parles. Il me semble l'avoir brièvement parcouru il y a 7 ou 8 ans en cherchant des infos sur la mode des années 80 au travers des catalogues de VPC type La Redoute ou autre de cette époque. Est ce que son auteur ne présentait pas des pages scannées de modèles de vêtements ?

    Peter.

    4
    Apronexcite
    Mercredi 18 Janvier 2023 à 21:56
    Bonjour, Merci merci d’avoir écrit plus de 30’episodes de souvenirs. Je me retrouve et me surprends à revenir dans les souvenirs. Je voudrais remonter dans le temps pour revoir les dames en blouses de nylon. Je suis un privilégié car ma femme accepte de temps en temps d’en mettre … Et je peux réaliser mes fantasmes sans me cacher
    5
    claude
    Dimanche 22 Janvier 2023 à 16:04

     

    bonjour Madame et merci beaucoup pour tous les souvenirs que vous m'avez fait revivre en lisant vos textes très bien écrits et fidèles  à un mode de vie que j'ai connu également.. Deux variantes, dans ma famille ,pendant l'enfance et l'adolescence la blouse était moins imposée mais portée  naturellement et les garçons devaient également en mettre une.
    ensuite dans mon de couple nous portons tous les deux une blouse en nylon et nous nous "taquinons" pour faire perdurer pour notre grand bonheur cette habitude qui subit des hauts et des bas selon les époques et les circonstances...
    pour répondre à votre question je pense que chaque femme doit pouvoir ,si c'est son choix, revètir une belle blouse en nylon (ou polyester) .
    c'est 1000 fois plus joli que certains vetements difformes...et bien plus adapté à la féminité.
    au plaisir de vous lire de nouveau.salutations.
     
    6
    totoche_bernard
    Lundi 23 Janvier 2023 à 15:19

    Superbe série. Dommage qu'elle prenne fin.

    Merci de vos ressentis et de l'analyse de ce que vous avez vécu aux différentes étapes de votre vie.

    Dommage que vous ne nous ayez pas davantage partagé le(s) type(s) de blouses nylon (coloris, formes, boutonnages, manches, types de nylon, etc.) que vous avez porté aux différentes étapes de votre vie et de celles que portaient vos camarades quand vous étiez encore scolaire (école, collège et lycée).

    Côté utilitaire, je suis aussi un peu resté sur ma faim car, hormis le fait que vous souhaitiez plaire à votre mari ou que vous étiez soumise à votre mère, vous ne nous avez rien partagé d'autre.

    Mais, peut-être répondrez-vous à ces question dans un article séparé sur le site.

    7
    blous62
    Lundi 23 Janvier 2023 à 15:29

    Merci Madame pour vos superbes textes .  Adepte comme du port au quotidien , vous comprendrez aisément que j'apprécie votre univers . Bien dommage que cela se soit perdu ... j'étais élevé jusqu'à la majorité par une tante qui m'imposait de porter en permanence celles de ses filles plus âgées . Longues et manches longues  , boutonnées devant jusqu'au col Claudine . J'étais régulièrement grondé, rabaissé , voir puni , a genoux mains sur la tête au coin pour un bouton mal fermé ou le col ouvert et débrayé . je n'en suis pas mort et j'appréciais sa discipline.    

    8
    tablier72
    Mercredi 25 Janvier 2023 à 08:03

    Cette phrase m'interpelle et me fait sourire " mais personne ne semblait offusqué que je sois en blouse ". Comme je l'ai déjà écrits suite à un de vos précédent texte, c'est dans votre tête que cela se passe, car en réalité, c'est vous qui avez un fantasme autour des blouses. Vous même n'êtes jamais offusquée par une tenue de travail ou autre sur quelqu'un ! que ce soit une salopette, combinaison ou ciré de pluie... Par contre, celui qui porte le ciré de pluie, si c'est son fantasme, il va se faire tout un cinéma dans sa tête, alors que les personnes autour de lui restent indifférentes.

    Pour ma femme c'était différent et volontaire de notre part. S'exhiber, trainer en blouse nylon très sale, cirée, lustrée par la crasse, jouer la souillonne, la marie salope dans tous les sens du terme, était notre délire sexuel...

    tablier72@yahoo.fr

    9
    Leo de Blunnoys
    Dimanche 30 Juillet 2023 à 16:27

    Très intéressantes ces histoires de blouse.



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