• Pension Tapefort - Le thé de 17 heures... épisode 8

    Un texte de mon ami Peter Pan, que je remercie encore.


    Pension Tapefort - Le thé de 17 heures... épisode 8

     

    Quelques minutes plus tard, Robin remonta de la cave, dans une certaine euphorie... Gladys l'interpella aussitôt sur un ton qui le dégrisa instantanément.
    - «Dis donc, Robin, approches ici (…) Souffles pour voir (…) Hum... j'avais cru. Allez, montes te changer. On va bientôt dîner.»
    - «J'y vais, Maman. J'y vais. Oooh, ma têêête....»

    Quelques minutes passèrent et Robin redescendit, endimanché, avec une cravate de mauvais goût. Tante Gladys fit le plan de table et je me retrouvais avec Patricia et tante Gladys, Robin avec ma sœur Nath'et Maman.
    - «Cette fois, mon garnement préféré est à côté de sa boooonne tata Gladysss et de sa cousiiine Patricia. N'est-ce-pas, Peter?»

    Je me trouvais très gêné d'être à côté de madame Tapefort et de sa fille qui, malgré son caractère strict, s'avéra être très sympathique. Et face à moi, Robin éprouvait ce même sentiment. Nous échangions des clins d'oeil complices. Toutes ces femmes jouaient un peu de notre gêne, en nous parlant comme si nous étions encore des gamins.
    - «Oui, c'est... c'est super, madame Tapefort. C'est... super!»
    - «Peter, voyons! Pas de formalités entre nous! Appelles-moi Tante Gladys, tout simplement.»
    - «Et puis t'as l'âge d'être mon frangin, Peter» insista Patricia.
    - «Ah, il manque le pain. Commencez à vous servir, les enfants.»

    Patricia fit passer le plat de tomates-céléri rémoulade-mayo'. Nathalie, bien calmée par la fessée de Gladys, n'osait pas nous regarder. Maman la scruta tandis que Robin esquissait une belle grimace. Tante Gladys posa le plateau de fromages et le pain sur la petite desserte à roulettes. On entendait que les bruits des couverts et le ronron du four. En bonne maitresse de maison, elle engagea la conversation en se servant un petit Porto qu'elle proposa aussitôt à Maman et à Patricia. Absorbée par le silence de Nathalie, Maman hésita.
    - «Louise... Lou-ise? Un doigt de Porto?»
    - «Oui? (...), juste un demi doigt, Gladys... pas plus. Je n'voudrais pas être ivre devant les enfants. Quelle honte ce serait!!»
    - «Et toi, Patricia? (…)»
    - «Oui, le tiers, Maman. Et avec de l'eau et des glaçons.»
    - «De l'eau, Pat? Quel gâchis!! Voyons. (...) Au fait, ta note à ton devoir d'anglais, Peter?»
    - «Euh oui... mad... euh...Tante Gladys. Ben... j'ai récolté un... 12.»
    - «Un 12, seulement? Ce n'est pas bien fameux, pour remonter la moyenne, pour la classe supérieure. Un 16 aurait été meilleur.»
    - «Il a peut-être besoin de leçons?» proposa Patricia, tout en se resservant de la mayonnaise faite maison, en ricanant.
    - «Tu n'avais pas assez révisé, Peter?» interrogea Gladys.
    - «Euh oui... euh, non... C'est à dire que... que j'ai cop...»
    - «Tu as osé copier sur ton voisin??? C'est ça?» gronda Gladys en me fixant de ses yeux verts.
    Je me mis à rougir tout d'un coup, bêtement.
    -« Euh... non... enfin... il a fait tomber... sa copie et moi... j'l'ai... ramassé... pour la lui rendre... et... là, j'ai vu... ses... réponses.»
    - «Oooooh, Peter! Tu as triché! Tu mériterais une bonne fessée cul nu!!» me lança Maman.
    - «Copier sur son voisin, Madame Louise!!» 'étonna Patricia.
    - «Ne pensez vous pas, Louise, qu'il mérite une bonne fessée sur mes genoux?» ironisa Gladys.
    - «J'allais vous le proposer, justement. Et au martinet!!»
    - «Quelle fessée serait la plus efficace, Louise?»

    Je me sentis, tout d'un coup, rapetisser dans mon pantacourt à bretelles-caleçon molletonné croisé de Playtext.
    - «Quant mon Peter était à l'école primaire, son institutrice, une vieille demoiselle, toujours en blouse blanche boutonnée côté, avait une préférence marquée pour la fessée déculottée donnée à tous les garçons, sur ses genoux, devant les filles de la classe à la grande récréation et Peter n'y a pas échappé, lui aussi!!»
    - «Tu entends, Peter? Maman est d'accord pour qu'je te fesse!»
    - «Je pourrais lui donner des leçons privées comme avec Gérome, Maman. Tu ne penses pas?»

    Je vis Robin regarder sa mère, en avalant sa tranche de tomate- mayonnaise avec anxiété. Du coup, il rota avec bruit. Ce qui eut pour effet de détendre un peu l'atmosphère devenue pesante.
    - «Eh ben, Robin, c'est quoi cette manière de t'tenir à table?»
    - «Mais, Maman, ça m'a échap...»
    - «Excuses toi, s'il te plait! Ne me fais pas honte!»
    - «Je... je m'excuse, madame Louise! Et vous aussi... Nathalie! Et toi aussi, Maman... ch'uis désolé!! C'est... c'est la... la mayo!»
    - «C'est mieux, Robin! Si nous étions seuls... hou la la...»
    - «Vous avez parfaitement raison, Gladys! Nos garçons doivent se comporter correctement à table. Mon Peter s'oublie lui aussi.»
    - «Ce sont des mââââles, Louise. Et nous l'oublions trop souvent.»

    Tante Gladys avait gardé son tablier à bavette. Mon imagination se mit à vagabonder. Je la devinais alors dans son élégante tenue de serveuse de taverne, en belle Kellnerin blonde, avec sa très forte poitrine. Je serais déculotté, ma LederHose en suédine couleur châtaigne, sur les chevilles, et couché en travers de ses genoux puissants, sur son long tablier taille en gros coton, et battant l'air de mes jambes musclées et poilues, en chaussettes montantes! Elle me fesserait de sa longue main boudinée ma pauvre croupe douloureuse! Sa groooosse poitrine très gonflée par la colère et presque le souffle coupé, elle me reprocherait ma maladresse pour lui avoir renversé une chope de bière sur sa jupe longue! Maman, terriblement confuse, se confondrait alors en mille excuses et implorerait de cesser ma cuisante punition!!
    - «Viens un peu par ici, toi, schlechte Junge!! Presto!! Vamos!»
    - «C'est pas moiiii, Mademoiselle !!! J'ai... j'ai rien faaaait!!!»
    - «Sale petit effronté!! Und Lugen, auch!!!»
    - «C'est pas moi!! On m'a pousséééé!!! Mamann, au secoooours!!!!»
    - «Tu as osé renverser une chope de bière sur ma belle jupe!! Et s'en t'excuser, en plus! Petit goujat!»
    - «Nein!! Bitte!!» lui crierais-je, en m'agitant sur ses genoux.
    Moiselle Gladys claquerait mes fesses, tel le marteau de Thor!
    - «Pa... pardon, Fraulein! J'ai glis... aaaaaie! Aaaaaie!!! Aaaaaie!!»
    - «Tiens toi tranquille!! Si je sens de l'humidité, sur mes genoux, ce sera le martinet!! Verstanden, Herr Peter?»
    - «Ben, essayez donc pour voir! Et j'le dirais à ma mère!!»
    - «Et tu oses me répondre, klein schwein! Vicieux! Et une belle jupe toute neuve de chez Grimm et Brudern!! Donnerwetter!» - «J'vous en supplie, mademoiselle! Arrêtez!» supplierait Maman.
    - «Mamannnn!! Ca m'brûle!!! Aaaaaaie!!! Vieille sal...aaaaaaaie!!!»
    - «Oh, je vous en prie, Mademoiselle Gladys!! S'il vous plait! Arrêtez! Arrêtez! Mon p'tit Peter ne l'a pas fait exprès!!»
    - «Nein, Frau Louise, mich, ich liebe... fesser cul nu... les grosse Jungen maladroits et couvés, sur mes genoux!»
    - «Oh, mon Dieu!! Il ne pourra plus s'asseoir! Le pauvre chéri!! Mademoiselle Gladys!!! Je vous en prie!! J'vous en conjure!!»

    Je souriais, les yeux fermés et tante Gladys me ramena à la réalité:
    - «Eh bien, Peter, on rêvasse?»
    Confus, je piquais un fard.
    - «Ah ces garçons, Louise! Ces garçoooons!!»
    - «Peter!! Nous réglerons ce détail à la maison. Je ne voudrais pas importuner madame Gladys avec nos petits ennuis.»

    Tante Gladys détourna la conversation. Patricia, émue par mon repentir sincère, me rassura tout bas comme elle le put.
    - «Allez, Peter, ne t'inquiètes pas! Ca m'est arrivé à moi aussi de pomper les réponses sur ma voisine de table, au lycée. Mais je pourrais t'aider en anglais, si tu veux?»
    - «Mais... pour payer les leçons? Je... enfin... Passqu'avec Maman, l'argent de poche, ben... ceinture!! Nada! Que dalle!! Niente!!»
    - «Pas de soucis, Peterounet! J'me paierais... en nature!»
    - «Tu veux dire... que... mais c'est que... j'ai les fes...»
    - «Je compenserais en nombre de fessées déculottées, Peter! Et pour chaque faute commise, cinq claques! Voilà!»
    - «Dé... dé... déculottées? Et... et... sur tes... tes genoux, Pat?»
    - «Ben, oui, Peter! Pas en faisant des claquettes, voyons!»
    - «Oh, tu... tu m'fais marcher, Pat? Allez, avoue?»
    - «Mais pas du tout, Peter! Je ne plaisante jamais avec le travail. Demande à Robin…»
    - «Oh, Patounette, tu... tu m'promets... de... de pas taper... trop fort... mon pauv' popotin tout maigr'? Hein, Pat', tu veux bien?»
    - «Dis donc, Peter? C'est quoi, ce vilain chantage honteux?»
    - «C'est que j'ai de... de l'érythème fe... fessier, Patounette!»
    - «C'est quoi, ces fadaises? Tu voudrais acheter ma complicité? On ose corrompre une étudiante sexy et intègre? Alors??»

    Joignant le geste à la parole, Patricia tapota discrètement mes fesses et me sourit, satisfaite.
    - «Mais c'est bien moelleux, ça!»
    - «Encore un peu d'entrée, Louise? Robin? Nath'? Personne?»

    Tante Gladys se leva pour sortir les lasagnes gratinées du four. Elle avait passé un court tablier à bavette rose pour ne pas salir sa mini-jupe droite en Jersey. Sa féline démarche, tout comme sa volumineuse poitrine de belle quinquagénaire, mit un instant toute ma sensibilité intime... en émoi! Nathalie me regarda en souriant. Mais ce qui m'amusait le plus était le fort contraste évident entre la rigueur conservatrice de Maman et le style très moderne, et un brin provocateur aussi, de Tante Gladys. Leurs coiffures, elles aussi, s'opposaient : le chignon, brun, strict et serré de Maman faisait face à la chevelure blonde permanentée, frisottée, et très fournie, de Gladys. De même, leurs chaussures qui signaient leur démarche de bienveillantes mères de famille jouaient sur cette dualité  les talons aiguilles de tante Gladys, perchée sur 15 cms, d'un côté, et les mocassins noirs à talons plats de Maman, de l'autre. Mais un sentiment les réunissaient: la meilleure éducation donnée à leurs progénitures. Et sur ce terrain "mal aisé, montant" , deux écoles s'affrontaient...

     

    A suivre...

     

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  • Commentaires

    1
    ramina
    Jeudi 24 Août 2023 à 15:24

    Amis de repas de famille foutrac, bonjour les taches de porto sur la nappe !

    Parce que ces dames non contentes d'en boire à l'apéro, picolent du porto en mangeant. dans cet épisode où Robin est sur le grill sous la menace des Dames  la main leste et dans lequel  on apprend aussi que la mayonnaise fait roter . C'est nouveau ça vient de sortir.Il n'y a que dans les histoires de Peter que ça arrive. Peter à la fois spectateur et acteur de son propre récit. On y on retrouve à table pèle mêle, la galerie de personnages de l'auteur  et l'incontournable reine de la fessée tante Gladys , flanquée de  Patricia sa main droite, pro-fesseuse de cours particuliers d'Anglais dont les fesses de Robin font les frais !  On s'amuse franchement à la lecture de cette scène d'allure de repas de famille. Conversations à bâton rompu, mais pas sur les fesses ! Le Peter rêveur , s'imagine sur les genoux de la plantureuse Gladys habillée en Kellnerin  dans une fête de la bière . L'occasion d'une fessée virtuelle, en regard de celle évoquée  par les  fesseuses de service qui se contentent d'effets d'annonce sans passer à l'acte ...Etonning not ? Parce que Tonton Pet' s'amuse, de nous et dans l'autodérision, aussi ,avec son style: profusion de détails, culinaire , vestimentaires . On apprend, forcément, que les lasagnes sont gratinées, son pantacourt est en molletonné de Playtex que, les blouse blanche sont boutonnées sur le côté et que son short est en suédine couleur châtaigne . Important ça !  Jusqu'à cette comparaison, en clin d'oeil, entre la rigueur conservatrice de maman Louise en talon plat et  la modernité provocante de Tante Gladys en talon aiguille ... le  point commun: la rigueur disciplinaire d'une bonne éducation par la fessée ...   Bien vu kamarad !  Ramina

      • PeterPan
        Jeudi 24 Août 2023 à 16:25

        Hello maitre Ramina, 

         Je n'ai rien à ajouter si ce n'est que l'on peut réserver une table à la Pension. Hi hi hi hi !!! Je m'amuse bien.  Je m'imagine bien la scène et les aussi les réactions que peuvent produire les dialogues et je les écris en fonction de ça. Oui, tu ne pensais pas au départ que le personnage de Tante Gladys marquerait autant les esprits. Elle correspond inconsciemment à une vision fantasmée masculine par rapport à un type de femme. C'est peut-être ce qui pourrait expliquer son "succès". Rires. Comme tu me le disais, du temps de chez Josip, nos deux univers ne sont pas vraiment opposés mais plutôt,, disons,  complémentaires, d'une certaine manière. Je repousse le suspense alors que tu passes direct à "la manière forte"  et c'est ce qui leurs charmes. Merci pour ce compliment que je sais très sincère. Je planche sur le 10èépisode. Ca va chauffer !!

        Peter.

      • PeterPan
        Vendredi 25 Août 2023 à 17:57

        Bonsoir amis du Blog, 

        Vous avez remarqué ? Peter Lamalisse n'a pas fait de caprices: il n'a pas frapper son clavier de ses petits poings rageurs (merci Ramina) ni  trépigné de de colère comme à son habitude, quant les commentaires tardent à venir !!! La prochaine, ce sera direct à plat-ventre sur les doux genoux ennylonnés et parfumés au Chenal 5 de la redoutaaaable Tante Gladys qui , avant Clodinet , se chargera de lui rappeler qu'on ne s'agite comme le garnement en bermuda à bretelles,  qu'elle va lui baisser dans pas longtemps !! "- Non mais, il se croit où , ce p'tit godelureau mal-élevé !!" S'exclame Tante Gladys, du haut de ses 1,85 m !! " - Tata Gladys, eh ben... elle est... elle est grooosse et... et moche !! Et  toc !! ". 

        Peter.

    2
    Clodinette
    Vendredi 25 Août 2023 à 09:52
    Je crois que j'aimerais bien faire un petit séjour dans cette pension ? Pourrais-je avoir les tarifs ? En 1/2 pension ou pension complète ? Y a til un supplément pour les traitements corporels et sévices divers merci clodinette
      • PeterPan
        Vendredi 25 Août 2023 à 11:59

        Bonjour Moizelle Clodinette, 

        Tante Gladys communique l'annonce ci-dessous : "A notre aimable clientèle, La Pension Tapefort est une maison géré par Madame Tapefort et consoeurs. Le service est assuré de 8 h 30 à 22 heures, 6 jours sur 7. vacances comprises.Seule une petite participation est demandée par le biais d'un quêtoir, placé  à l'entrée de l'auberge et dont le produit récolté est destiné à couvrir une partie des dépenses de la maison. Le tarif est la demi-pension ou la pension complète. La clientèle est surtout exclusivement familiale. ou sur recommandation personnelles pour toutes personnes extérieures. Pour les jeuns gens en âge scolaire, un service de leçons particulières est assuré par mesdemoiselles Patricia Tapefort , licenciée en Anglais Commercial et Nathalie Lamalisse , licenciée en Anglais international. La maison fait crédit.  Pensionnaires limités à 10 maxi . Téléphonez aux horaires indiqués ci joint. Venez nombr-eux/ses. Cordialement.  La directrice. ".

        Peter.

      • PeterPan
        Vendredi 25 Août 2023 à 12:08

        Bonjour, 

        Suite à une réclamation reçue par courrier postal, la Directrice précise un point notable : "en matière de rattrapage, un barème de châtiments corporels a été établi en marge du règlement du service. Il s'applique aux contrevenants en matière scolaire et laissé à l'appréciation directe des intéressées. La maison ne d'aucun usage d'un instrument de punition. Seule la fessée à la main et déculottée est conseillée et même fortement recommandée en cas de récidive du fautif ou de la fautive, sous autorisation personnelle signée de la tutrice légale !  Bien cordialement. La Directrice."

        Peter.



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