• Le rayon Castrax

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    Mais j'ai pris la précaution de le mettre ici.
    Il n'y a pas vraiment de tabliers ni de blouses, mais une charcutière, et c'est très bien écrit.



    - Il vous viole tous les jours !

    Mal à l'aise, ne cessant de croiser et de décroiser ses jambes, Huguette Blanchard hésite. Le docteur Olga Loubanoski l'impressionne. Cette beauté slave, toute en blondeur et en lippe dédaigneuse la met mal à l'aise. Surtout derrière ses lunettes d'écaille, d'étranges prunelles vertes qui semblent la dénuder, se complaisent à détailler ses jambes, sa poitrine, le moindre détail de son corps. C'est la première fois qu'elle vient chez cette gynécologue dont la compétence et le sérieux sont connus. C'est Janine, une amie d'enfance, qui lui a conseillé d'aller la voir. "Ton problème, elle va te le régler en cinq sets ! Tu verras, c'est pas le genre sympa-sympa, mais côté boulot, elle assure ! Elle est pour l'harmonie du couple, mais côté femme, si tu vois ce que je veux dire..." Huguette n'avait rien vu, mais l'obstination d'Emile, son second mari, l'avait enfin décidée. A dose homéopathique, la fantaisie a du bon. Mais trois fois par jour, sans compter les nuits, merci ! D'autant qu'Emile, au demeurant le meilleur homme du monde, était monté comme un âne. Aujourd'hui, après avoir longtemps subi ce viol marital, les sphincters et le moral d'Huguette demandaient grâce !

    - Vous savez, Docteur, au début de notre mariage, il était presque normal. Une petite gâterie par-ci par-là, une étreinte par semaine, mais toujours correcte, jamais par derrière.

    - Et aujourd'hui ?

    - Aujourd'hui...je ne sais pas ce qui se passe ! Ça lui prend comme l'envie de pisser ! Et ça dure, boudiou !

    - Fellation, sodomie ?

    - Oui. C'est terrible, docteur ! Il me fait même passer sous la table pendant qu'il mange. Et puis, des mots sales...

    - Qu'entendez-vous par "mots sales" ?

    - Ben, il me traite de pute. Moi, une pute ! Alors que, dites, je suis la charcutière la plus respectée de mon quartier !

    - Est-ce qu'il vous bat ? insiste la doctoresse, apparemment indifférente aux jérémiades d'Huguette.

    - Vous voulez dire s'il me donne des taloches ? Ah non, ça jamais. D'ailleurs, je le tolérerais pas ! Non, son truc, c'est la fessée. Tous les jours et même deux fois par jour ! C'est simple, j'ai le cul comme un jambon de Bayonne !

    Une lueur fugitive vient de passer dans la prunelle d'Olga :

    - Intéressant, avoue-t-elle en prenant rapidement quelques notes. Pourriez-vous me décrire la cérémonie de la fessée ?

    - Vous la décrire ? Ben, il commence par me dire que je n'ai pas été sage et il va s'asseoir dans le grand fauteuil du salon. Là, Monsieur veut que je lui allume son cigare et que je lui serve son Cognac. Ensuite, je dois me tourner, enlever ma jupe et attendre. Il faut vous dire qu'il ne veut plus que je porte de culotte dans la villa. Vous comprenez, son truc c'est que je soye toujours prête.

    - Je comprends. Est-ce que vous portez des escarpins ?

    - Ah oui, les talons hauts ? Il me dit que ça le dope. Même, des fois, je dois prendre mon sac et faire quelques tours dans le salon. Il veut même que je fume pour faire plus pute ! Moi qui ai horreur du tabac, je vous dis pas !

    - Ensuite ?

    - Ben ensuite, je reviens le lui montrer. D'abord, j'ai droit aux insultes...

    - Quelles insultes ?

    - Ben que j'ai un cul de jument, qu'il est plein de cellulite, que je le remue pas suffisamment pour attirer le client et que des putes avec un cul pareil, c'est normal que ça rapporte pas ! Enfin, des saloperies, quoi !

    - Et la punition ?

    - D'abord, il me le pince. Il lui donne des couleurs, quoi ! Mais avec ses grosses patasses de charcutier, je vous dis pas ! Après, il faut que j'écarte pour qu'il me tire les poils ou qu'il me pince entre les jambes là où c'est sensible. Ça fait un mal !

    - Et la fessée ?

    - La fessée, ça vient après. Quand il est à point, quoi ! Alors là, il me met sur ses genoux et je prends une bonne dizaine de claques sur les deux fesses. C'est simple : quand il a fini, je ne peux même plus m'asseoir !

    - Est-ce qu'il fait des commentaires ?

    - Des commentaires ?

    - Est-ce qu'il parle pendant qu'il vous donne la fessée ?

    - Ah ça pour parler, il parle ! Que je l'ai bien méritée, que ça me fait beaucoup de bien, qu'il devient rouge comme une tomate, que la prochaine fois j'en prendrai le double et, bien sûr, que je suis une enculée !

    - Et après ?

    - Après, je dois faire encore quelques tours dans le salon, histoire qu'il voye bien le résultat, et je vais lui chercher sa graisse d'oie.

    - Sa graisse d'oie ?

    - Oh, vous savez, dans une charcuterie, c'est pas la graisse qui manque. Mais pour Monsieur, il lui faut de la spéciale ! C'est pour pas qu'il s'abîme sa...son...enfin sa bite quoi ! Il faut vous dire que la sienne, elle est vraiment grosse. Et comme je suis serrée...

    - Donc, après la fessée, il vous sodomise ?

    - C'est ça, il m'encule.

    - Bien. Très bien. Et pour la fellation, ça se passe comment ?

    - Oh, la pipe, c'est encore une autre histoire ! Il faut que je me lave les dents et que je me rince bien la bouche avec Actibrush. Vous comprenez, au cas où j'y infecterais son machin ! Ensuite, il faut que j'y mange les roupettes. Mais doucement, sinon je prends une baffe. Quand il est à point, j'y prends son truc dans la bouche et je suce.

    - Et lui, il fait quoi ?

    - Il me tient par les oreilles pour que je garde bien la cadence.

    - Par les oreilles ?

    - Oui. Ça aussi ça fait mal. Pour tout vous dire, quand c'est fini, elles sont aussi rouges que mon cul !

    - Et je suppose qu'il vous oblige à aller jusqu'au bout ?

    - Tu parles ! Je risque pas d'en perdre une goutte ! Et surtout, je dois pas oublier de faire des "Hum !"

    - Des "Hum !" ?

    - Des "Hum !" comme quoi je me régale, tiens ! Et après, je dois lui dire : "Merci. C'était encore meilleur que la dernière fois".

    - Je vois que votre mari est un homme raffiné ! constate la doctoresse en souriant.

    - Raffiné ? Oui, enfin, si on veut ! Mais quand il m'en tartine le visage et que je dois me garder ce "masque de beauté" jusqu'au soir, pour le raffinement, merci bien !

    Huguette marque un temps, puis ajoute :

    - Non, franchement Docteur, il faut faire quelque chose ! Je ne sais pas moi, une potion que j'y mettrais en douce dans son pinard. Il paraît que ça se faisait à l'armée pour les troufions ?

    Olga Loubanoski éclate de rire :

    - Mais, chère Madame, tout cela est bien dépassé aujourd'hui. Heureusement, la médecine fait des progrès chaque jour !

    - Et alors, vous faites quoi ?

    - Une bonne petite séance de rayons Castrax au bon endroit et, hop, c'est terminé !

    - Terminé-terminé ?

    - Ah oui, absolument terminé. Plus d'envie, partant plus d'érection. Sexuellement, votre mari aura deux ans d'âge mental. Vous vous contenterez de le materner !

    Huguette Blanchard hoche pensivement la tête :

    - Et vous croyez que l'Emile il va venir se faire sa séance de rayons ? Vous le connaissez mal mon Emile !

    - Oh, c'est très simple. Je vous donne une petite ampoule de Pendix qu'il vous suffira de lui verser discrètement dans sa boisson. Le Pendix provoque artificiellement une fausse crise de l'appendice. Dès qu'il est à point, vous me téléphonez et nous diligentons une ambulance. Ensuite, tout se passe sous anesthésie. Le lendemain, votre mari ressort de la clinique en excellente santé.

    - Mais vous lui retirez pas l'appendice alors ?

    - Pas du tout. Nous lui faisons simplement une petite cicatrice de complaisance. Tout ce qu'il y a de plus bénin.

    - C'est tout ? demande Huguette, étonnée par le miracle scientifique.

    - Presque, tranche Olga, dont les prunelles vertes scintillent étrangement. Auparavant, je dois vous examiner.

    - M'examiner ? Mais pourquoi faire ?

    - Pour me mettre en règle auprès de l'Institution Castrax, poursuit l'éminente doctoresse. Ce comité d'éthique, exclusivement composé de féministes convaincues, gère la totalité des interventions de ce type, jadis très fréquentes dans le milieu carcéral. Ablation, émasculation, irradiation des gonades, aucune opération ne peut être pratiquée sans son accord. Mais avec un bon dossier, pas de problème.

    - Alors je me déshabille ?

    - Absolument. Mais vous pouvez garder vos escarpins...

    Olga Loubanoski s'est renversée négligemment dans son fauteuil. Elle allume une cigarette blonde, souffle la fumée et observe Huguette en train de se dévêtir.

    "Conne, mais superbe !" se dit-elle.

    - Marchez un peu que je voie comment vous faites avec votre mari. J'aimerais que vous fumiez une cigarette...

    Huguette est nue. La peau uniformément laiteuse, des seins haut perchés, une toison noire et dense. L'évasement des hanches souligne la minceur extrême de la taille.

    Docile et désabusée, Huguette s'exécute et prend la cigarette que la doctoresse lui tend :

    - Je garde mon sac ?

    - Ce serait mieux. J'aimerais que mon rapport soit précis.

    Maintenant Huguette ondule à pas comptés, jette des oeillades, joue la pute avec de fausses pudeurs.

    Olga constate la magnificence du cul, ocellé de mauve, arrogant, à peine nimbé d'une fine cellulite. Elle feint de prendre quelques notes pour donner le change.

    - Bien. Approchez-vous que je voie ces marques... La dernière fessée remonte à quand ?

    - Ce matin. Juste quelques claques. Il était pressé d'aller faire son loto.

    - Je vais vous mettre un onguent. Vous ne sentirez plus rien dans quelques minutes.

    Olga masse Huguette avec une main de fée, épousant chaque lobe avec tendresse, s'insinuant dans la raie, remontant jusqu'à la taille, frôlant le sexe, caressant discrètement l'anus...

    - Vous êtes très fournie ! constate-t-elle d'une voix rauque.

    - Y veut pas que je me rase. Vous trouvez ça laid ?

    - Pas du tout, répond la doctoresse, en insinuant sa main jusqu'à la bosselure du sexe. La femme doit retrouver sa nature luxuriante. J'ai moi-même une pilosité très abondante...

    - Ah !

    - Je vous ai fait mal ?

    - Oh non, répond Huguette. Vous êtes très douce. Ça change agréablement...

    - N'est-ce pas ? Tenez, vous allez me dire à quelle taille correspond le sexe de votre mari...

    Olga ouvre maintenant un coffret de bois verni dans lequel, côté à côte, sont rangés cinq olisbos de taille différente.

    - Mais ce sont des gods ! s'exclame Huguette. Ils sont beaux. On dirait des objets d'art !

    - Tout à fait. Ils viennent directement de Bombay. De l'ivoire pur. Celui-ci (elle prend le plus gros) était le préféré de la maharani du Sri Lanka. La princesse se le mettait tous les soirs. Il lui arrivait même de le garder dans son ventre jusqu'au lendemain.

    - Boudiou, on dirait celui de mon mari !

    - Le plus gros ?

    - Oh, oui. Je vous l'ai dit : il est monté comme un âne !

    -Très bien, poursuit la doctoresse impavide. Tournez-vous : nous allons procéder à une petite reconstitution. Rassurez-vous, je vais le lubrifier...

    - Ah, répond simplement Huguette.

    - Parfait. Penchez-vous un peu en avant, écartez encore les jambes. Très bien.

    Olga masse d'abord le sexe d'Huguette, lubrifie les entours, explore d'un doigt ses deux intimités, puis introduit délicatement l'olisbos.

    - Oh, il est gros ! s'exclame Huguette.

    - Oui, très gros...Mais il faut le garder un peu. Je vais le remuer doucement...

    "Superbe, conne, mais surtout salope" songe Olga en activant l'olisbos.

    - Vous sentez que ça vous fait du bien ?

    - Mouis.., oh mouis..! répond sobrement Huguette. C'est bon !

    - Je vais l'agiter plus fort maintenant, ce sera encore meilleur...

    - Oh, oh, ah, ah, AH ! chante la belle Huguette. Ça vient !

    - Allez, donne, donne ! enjoint la doctoresse la voix dure.

    Et dans un tressaillement de tout le corps, les jambes flageolantes et le sexe en feu, Huguette se vide dans un geyser bouillonnant.

    - Bien. C'est très bien, commente Olga. Maintenant, il faut le prendre derrière...Allez, penchez-vous davantage ! Très bien. Mettez les deux mains derrière le dos et vous m'ouvrez bien la raie. Voilà, c'est parfait... Je vais l'enfoncer très doucement...Oh, mais c'est vrai qu'il rentre bien ! Allez, on se détend et on le prend tout entier ! On voit qu'il a d'excellentes habitudes ... C'est bon maintenant ?

    - Oh oui ! Vous êtes si délicate...

    - N'est-ce pas ? C'est normal, c'est le métier...Bien, on va l'agiter un peu et vous aller me faire des "Hum !"

    Olga s'est maintenant mise debout et, de sa main libre, tourne le visage d'Huguette vers le sien.

    - Hum ! Hum ! gémit Huguette.

    - Non, pas comme ça. Je veux que tu fasses tes "Hum !" dans ma bouche. Je veux que tu te donnes dans ma bouche...

    Et pendant que leurs lèvres s'emprisonnent dans un baiser passionné, Olga active l'olisbos de plus en plus fort. Jusqu'à la jouissance finale.

     

    *

     

    Dix minutes plus tard, les deux femmes sont de nouveau face à face. Huguette s'est rhabillée. Elle paraît plus calme, les joues rouges, le sourire légèrement hébété.

    - Bon, dit Olga. Je crois que, pour une première séance, nous avons bien avancé. Je vous marque un rendez-vous pour mardi ?

    - Il faut que je revienne mardi ? demande Huguette, à peine étonnée.

    - Oui, pour la fessée. Il est nécessaire que nous envisagions toutes les phases actives du traitement. Mais je pense qu'avec quatre séances, nous pourrons ensuite nous occuper de votre mari.

    - Je vous dois combien, Docteur ? demande Huguette d'une petite voix.

    - Rien. Vous paierez à la fin des quatre séances. Ah, un détail important : essayer de noter tous les sévices que vous fait subir votre mari. Les petits détails surtout. C'est important pour votre guérison. Vous vous sentez mieux ?

    Les deux femmes se sont maintenant levées et s'approchent de la porte.

    - Oh, oui Docteur, beaucoup mieux.

    - Tu me donnes une dernière fois ta bouche ? demande Olga.


    *

    - Nous sommes mardi.

    Huguette Blanchard feuillette un magazine en attendant son tour. Elle a mis des bas noirs et prétexté des irritations intimes pour convaincre Emile de la laisser s'absenter.

    - C'est un mec ton toubib ? a demandé son mari, l'air de rien.

    - Penses-tu ! Me déshabiller devant un mec, mon Chéri, tu rigoles !

    Rassuré, mon Chéri a hoché la tête, ajoutant seulement qu'au retour du toubib, il faudrait qu'elle s'applique à le sucer en lui mettant bien les doigts.

    - Quel gourmand tu fais ! a-t-elle ajouté en minaudant. Je te ferai la totale.

    Et elle est partie précipitamment pour ne pas rater l'heure de son rendez-vous.

     

    *

     

    - Alors ? demande la doctoresse en enveloppant sa main. Comment s'est passée votre semaine ?

    Huguette constate qu'Olga Loubanoski porte aujourd'hui une blouse blanche sous laquelle, visiblement, elle n'a rien. Elle a tiré ses cheveux en chignon et sa lippe, toujours aussi dédaigneuse, ébauche un sourire gourmand.

    - Oh, toujours la même chose ! avoue Huguette, faussement contrite. Il ne pense qu'à baiser et à vendre du cochon. D'ailleurs, cette semaine, on a bien vendu, surtout mercredi...

    - Asseyez-vous, je vous en prie. Alors, vous avez songé à noter tous les détails que je vous avais demandés ? s'enquiert abruptement la doctoresse. J'ai eu l'occasion de rencontrer avant-hier la directrice de l'institution Castrax et elle a bien insisté sur l'importance des détails.

    - Ben, c'est toujours pareil. Je dois faire la pute, je suce et je prends la fessée deux fois par jour.

    - Rien de nouveau ? insiste Olga.

    - Ah si ! Maintenant, il me fait essayer les saucissons...

    - Les saucissons ?

    - Pour tout vous dire, on a une cliente, Madame Bousquet, qu'elle arrête pas d'allumer Emile. Toujours le cul en bataille et les miches à l'air, si vous voyez le genre ? Et puis des sourires avec sa langue qu'elle passe sur les lèvres. Mais attention, une grande dame, avec de bijoux partout, des fringues super, enfin tout quoi. D'ailleurs, elle habite le 16ème, mais elle veut toujours que ce soye Emile qui la serve...

    - Et les saucissons, qu'est-ce qu'ils viennent faire là-dedans ?

    - Ben, comme elle achète souvent du saucisson sec, Emile il en prend un très gros et il me le met dedans. Juste pour qu'il prenne un peu l'odeur. Ensuite, quand Madame Bousquet elle vient, il lui dit : "Tenez, celui-ci je l'ai mis au chaud pour vous !" Alors, ils rient en se regardant bien dans les yeux; et mon Emile il ajoute : "Vous verrez, en tranches, c'est inoffensif.." Enfin, des conneries quoi !

    - Ils couchent ensemble ?

    - Pensez donc ! Elle, c'est une allumeuse. Elle l'excite. Et après, c'est moi qui trinque !

    - C'est à dire ? insiste la doctoresse.

    - Ben, la fessée quoi !

    Olga réprime un sourire :

    - A cause du saucisson ?

    - A cause que je suis pas aimable avec la clientèle, que je fais pas des salamalecs à Madame Bousquet et qu'il aimerait se la sauter et qu'il peut pas !

    - Bien, je vois. Déshabillez-vous.

    Pendant qu'Huguette enlève sa robe, Olga allume tranquillement un petit cigare et rejette la fumée par le nez, l'air absente.

    - Ah, vous avez mis un porte-jarretelles ? C'est bien, constate-t-elle.

    Huguette rougit à peine :

    - J'ai pensé que ça vous plairait davantage, avoue-t-elle d'une petite voix.

    - J'aime beaucoup. Surtout cette couleur...

    - Oh, le fuchsia, ça ne se démode jamais.

    - Vous marchez un peu ? demande Olga.

    Cette fois, Huguette a gardé son sac et déambule dans le cabinet avec plus d'aisance.

    - C'est déjà mieux que la dernière fois, précise Olga. Je vous sens plus détendue, plus sûre de vous...

    - Oui, aujourd'hui, je me sens bien, confirme Huguette.

    - Vous marchez avec plus d'assurance...On voit qu'il y a des progrès... Bon, vous essayez quand même de me le remuer davantage...Cambrez-vous bien pour le faire ressortir... Voilà, là c'est bien...Parfait. Maintenant vous approchez, je vais le masser un peu...

    Olga pose son cigare, s'enduit les mains d'un onguent et commence à masser lentement les deux fesses larges d'Huguette, s'égare un peu dans la raie, revient aux lobes, s'insinue délicatement jusqu'au sexe...

    - On dirait qu'il a un peu forci ? constate Olga.

    - Je me suis laissée aller sur les gâteaux, s'excuse Huguette. Et comme je prends tout sur le cul...

    - Tu écartes un peu, ma chérie ?

    Huguette se penche davantage en avant, saisit ses fesses avec les deux mains et les écarte.

    - C'est parfait, commente Olga en lui enfonçant délicatement un doigt dans l'anus. On dirait qu'il est plus souple que la dernière fois, moins tendu...Vous le sentez bien ?

    - Un peu, avoue Huguette, presque déçue.

    - C'est normal. Il faut que le traitement soit progressif. La prochaine fois, je mettrais toute la main...Pour l'instant, on va d'abord vous vider...

    - Me vider ? Me vider de quoi ? s'informe Huguette.

    Olga prend son air professionnel :

    - C'est la méthode des docteurs Déblock- Affond sur le massage pelvien. On expurge la cyprine jusqu'à ce que la patiente soit complètement détendue. Vous allez voir, c'est très agréable.

    - Ah ! commente Huguette.

    - Voilà, vous allez vous allonger sur ce divan, bien écarter les cuisses et fermer les yeux.

    - Je ferme les yeux ?

    - Ce sera encore meilleur.

    Olga pose sa main gauche sur ventre bombé d'Huguette et introduit les trois doigts de sa main droite dans son sexe.

    - Voilà, d'abord je racle bien le haut du vagin et progressivement je vais vous secouer jusqu'à ce que ça vienne...Vous allez voir, c'est extrêmement efficace..

    - Ah, ah, AH, commente Huguette.

    - Voilà, ça vient...Oh, c'est copieux...Il me semble que tu en avais bien besoin...

    - Oh, Docteur, je vais tout vous tremper ! s'inquiète Huguette.

    - Aucune importance, ma chérie. Détends-toi...Il faut que tu donnes encore..

    Cette fois, Olga s'est penchée davantage au-dessus d'Huguette et sa main s'agite avec violence.

    - Allez, allez Huguette, tu donnes !

    Et, dans un tremblement de tout le corps, Huguette se vide en poussant des cris qui doivent s'entendre jusque dans la salle d'attente.

    - Oh, putain que c'est bon ! confesse-t-elle.

    - N'est-ce pas ? Regarde, tu es toute inondée !

    Effectivement, bas, porte-jarretelles et chaussures attestent de l'étendue du plaisir. Et, sous elle, une immense flaque commence à déborder du divan.

    - Oh, putain, j'avais jamais connu ça ! avoue-t-elle en toute simplicité.

    - Attends, ma chérie, il y en a encore un peu. Je veux te vider complètement. Et cette fois, il faut que tu donnes tout...

    - Oh, je suis vidée ! soupire-t-elle.

    - Non, non. Il en reste quelques gouttes... Allez, encore une fois !

    Et pendant qu'elle s'active une dernière fois au-dessus d'Huguette, le docteur Olga Loubanoski sent à son tour couler le long de ses cuisses les signes tangibles du plaisir qu'elle a donné.

    - Voilà, ça va mieux...Tu as bien donné...Détends-toi. Ferme les yeux. Je fume un petit cigare et ensuite, je te donne ta fessée.

     

    *

     

    - Et pour mon mari, qu'est-ce qu'on fait ? demande Huguette toujours allongée sur le divan.

    Olga s'essuie discrètement ses cuisses humides, éteint son cigare et s'approche lentement d'Huguette.

    - Tiens, avant que je te donne ta fessée, j'aimerais que tu me suces un peu les seins. Doucement, ils sont sensibles...

    Huguette se redresse, regarde les deux énormes seins que lui tend Olga et commence à téter avec application.

    - Doucement ! Oui, pour ton mari, on attend la quatrième séance. Je veux que tu soies complètement rétablie...Lui, c'est secondaire. Oh, c'est bon ! Un peu l'autre...

    Huguette change de sein, s'appliquant à bien aspirer la pointe.

    - Nous allons voir ce que donne la fessée, mais je te sens déjà beaucoup mieux... Allez, tu t'allonges sur le ventre...

    Olga commence maintenant à tapoter le cul d'Huguette, puis la main se fait plus sèche, allant d'une fesse à l'autre, tantôt caressant la raie,tantôt reprenant ses claques retentissantes...

    - Tu me dis si ça te fait du bien ?

    - Oh oui, c'est bon...Plus fort !

    - Non, la première fois, il faut rester juste à la limite du plaisir. Tu en prends juste encore une dizaine...

    Et les cinq dernières arrachent à Huguette de véritables cris de bonheur.

    - Voilà, c'est bien...Mais tu as peut-être un peu trop joui...On va terminer par une petite séance d'humiliation et se sera parfait...

    - Ah ? s'enquiert Huguette.

    - L'humiliation progressive est recommandée par les docteurs Déblock- Affond. Elle fait partie du traitement sur l'équilibre de la libido. Je dirais même qu'elle est essentielle !

    - Ah, convient Huguette.

    - Voilà, tu t'allonges sur le dos, tu fermes les yeux pendant que je m'installe au-dessus de toi et tu ouvres bien la bouche...Voilà, ça va venir...

    Et avec un ravissement extrême, posée à cheval sur le visage d'Huguette, Olga se soulage d'une abondante envie d'uriner qu'elle retenait depuis le matin.

     

    *

     

    - Ah, ça fait du bien ! avoue Huguette, après s'être douchée, coiffée, rhabillée.

    - Qu'est-ce qui fait du bien, Madame Blanchard ? La douche ?

    Huguette et la doctoresse se sourient :

    - Enfin, oui, la douche que vous m'avez donnée sur le visage. Putain, qu'est-ce que c'était bon ! J'aurais pas cru, voyez ?

    - La thérapie urinaire a fait d'énormes progrès, commente Olga. Bon, nous revenons mardi prochain ?

    - Volontiers. Ah, Docteur, je me suis permis de vous apporter une petite chose...

    - Une petite chose ?

    - Tenez, c'est un saucisson de Bayonne. Le meilleur. Mais celui-là il est propre, ajoute-t-elle avec un sourire.

    Olga la raccompagne jusqu'à la porte. De sa main gauche, elle caresse sa croupe. De la droite, elle emprisonne sa nuque :

    - Tu sais que tu ne m'a pas encore embrassée aujourd'hui ? lui dit-elle.

     

    *

    - Bonjour Docteur.

    - Entrez !

    Olga Loubanoski semble rayonnante. Juste avant d'entrer dans le cabinet du médecin, Huguette a croisé une jeune patiente toute rêveuse. Vingt ans ? Moins peut-être. Quelques taches brunes sur son pantalon et ses cheveux encore humides lui ont rappelé la thérapie des docteurs Déblock-Affond. Ces deux-là, ils mériteraient le prix Nobel ! D'ailleurs, elle s'en est ouverte à Janine, son amie d'enfance : "Ouais, c'est chérot, a convenu Janine, mais je suis complètement guérie. Moi, elle m'a fait six séances. Putain, le pied ! Et si tu voyais Maurice aujourd'hui ? Une vraie légume. Le soir, j'y fais sa tisane et dodo ! Tiens si je te disais que maintenant c'est lui qui passe l'aspirateur? Il s'est même mis au repassage, ce con. Et sa bite, si tu voyais sa bite, on dirait un salsifis !" "Et tu fais comment pour la baise ? s'est vaguement inquiété Huguette. Janine a haussé les épaules en rigolant : "Je m'arrange. Tu sais que Maurice avait déjà deux fils d'un premier mariage. Albert dix-huit ans et Antoine, l'aîné, il travaille avec nous à la boucherie. Alors, je m'en occupe ensemble ou séparément. Bé, je peux te dire qu'ils sont sacrément heureux, les loulous !"

     

    - Alors, comment vous sentez-vous aujourd'hui ? s'enquiert Olga Loubanoski.

    -Très bien. J'suis en pleine forme.

    - Du nouveau peut-être ?

    - Ah ça, Docteur, je vous le fais pas dire ! Cette fois, Emile il a fait fort !

    - Allez, asseyez-vous et racontez-moi ces nouveautés...Une seconde, j'allume mon petit cigare et je vous écoute.

    - Ben, vous vous souvenez de la mère Bousquet, celle qu'elle a toujours le cul en bataille ? Je vous en ai parlé la dernière fois...

    - Cette grande bourgeoise dont vous m'avez dit qu'elle habitait dans le 16ème arrondissement ?

    - Voilà. Eh bien, mon Emile, il se la fait !

    - Ah !

    - Figurez-vous que lundi dernier, elle est passée soi-disant pour prendre sa commande. Vu qu'on ferme la charcuterie le lundi, Emile l'a invité à monter dans l'appart. Pour vous dire, c'est pratique, on habite juste au-dessus du magasin. Donc, je leur sers l'apéritif dans le salon. Et l'Emile, au lieu d'y causer de la pluie et du beau temps, il y dit : "Vous ne connaissez pas le cul de ma femme, je crois ?" Et elle : "Non, mais j'aimerais beaucoup le voir. Vous m'en avez tellement parlé !". Tenez, j'en suis restée comme deux ronds de serviette ! Alors l'Emile y m'a soulevé la jupe et, comme je porte pas de culotte, elle s'est pas privée pour me le regarder en détail. "Mais touchez, touchez ! qu'il a insisté Emile. Vous verrez, elle est très sage..."

    - Et vous avez été sage ? demande Olga, en tirant nonchalamment sur son cigarillo.

    - Bé, pour tout vous dire, j'étais pas mécontente d'y montrer mon cul à cette salope, vu qu'y vaut largement le sien, que même d'ailleurs elle l'a trouvé très beau.

    - Ah ! Elle vous l'a dit ?

    - Elle a dit, textuel : "Monsieur Blanchard, je dois convenir que votre épouse a un cul superbe". Elle a même ajouté : "Je peux toucher ?" Et croyez-moi, Docteur, elle s'est pas contenté de toucher !

    - Et je suppose que ça vous excitait passablement ? s'enquiert Olga.

    - Bé, un peu, vu qu'elle est habile de ses doigts et qu'elle me les a mis...

    - Les deux trous, je suppose ?

    - D'abord, elle s'est occupée de ma...enfin de ma chatte quoi ! Et, quand elle a vu que je mouillais, elle s'est pas gênée pour...

    - Deux doigts ?

    - Non, répond Huguette, légèrement embarrassée.

    - La main ?

    - Ben, il faut dire qu'entre temps, Emile il était allé cherché sa graisse d'oie, alors bien sûr, c'est passé tout seul...Remarquez, elle a de petites mains !

    - Bien sûr. Et je suppose qu'elle accompagnait cette caresse intime par des commentaires appropriés ?

    - Hé non ! Vu que mon Emile il y avait mis son gros machin dans la bouche, c'était difficile !

    - Je comprends. Et cette petite incartade, elle s'est terminée comment ?

    - Bé, ce con d'Emile il a pas pu se retenir et il y a lâché toute la purée sur le visage. La Sylviane (Elle s'appelle Sylviane Bousquet) qu'elle estmaquillée à la truelle, je vous dis pas ! Tenez, Docteur, je crois que j'en ris encore !

    - Bien sûr, bien sûr. Mais je suppose que Madame Bousquet l'a très mal pris ?

    - C'est surtout l'Emile qui râlait. Vu qu'il espérait se la faire, c'était râpé ! Alors, après, j'ai eu droit à ma petite punition...

    - Petite ?

    - J'ai dû sucer Sylviane, le temps qu'Emile y reprenne des forces quoi ! C'est quand elle m'a dit : "Suce bien, salope !" que l'Emile ça l'a dopé d'un coup. Alors, pendant qu'il l'embrochait et qu'elle criait comme une pintade, je m'ai approché de son oreille et j'y ai glissé : "C'est bon, salope ?" Non mais des fois, on a quand même sa petite fierté !

    - Vous avez eu parfaitement raison, confirme Olga. Il est essentiel de préserver l'intégrité de son ego. La déperdition du moi profond crée souvent des traumatismes irréversibles. La personnalité se crispe et refuse de se reconnaître dans son double castrateur. Vous avez su réagir positivement face à une situation prévisible, certes, mais assurément déstabilisante. Je vous félicite. Cela prouve que vous êtes en progrès.

    - Attendez, je vous ai pas dit la fin ! Vous allez rire. Vous savez, la méthode des Docteurs Kiblock-Ahkon, ça m'a donné une idée. Pendant qu'il la cramponnait comme un brancard, je m'ai accroupi au-dessus de la Sylviane, face à Emile. Après tout, j'étais chez moi, non ? Alors, pendant qu'elle me faisait une languette de complaisance, j'y ai lâché le paquet !

    - Le paquet ?

    - Ben, j'y ai pissé sur la gueule, quoi !

    - Ah, excellent ! Excellent ! convint Olga, un peu surprise par ce revirement de situation. Voilà, c'est ça la véritable transmission du savoir ! Vous prenez, vous assimilez et vous restituez votre acquis. C'est étonnant, surtout dès la seconde séance du traitement ! Mais ne confondez quand même pas "Thérapie urinaire régulative" (la fameuse T.U.R du Docteur Déblock) et, comme vous le dites si ingénument : "pisser sur la gueule". Il y a quand même une grande différence, du moins dans l'esprit du traitement.

    - Oh, moi, vous savez, quand je baise, l'esprit...

    - J'imagine. Bon, vous allez vous déshabiller et je vais quand même vérifier votre tension. Je crains que vous n'ayez ressenti, à un moment donné, une certaine lassitude dans les jambes ? feint de s'inquiéter Olga.

    - Oh boudiou, je veux ! Surtout qu'elle arrêtait pas de me remuer sa petite main dans mon...Alors, forcément, j'avais les jambes en coton !

    - Oui, c'est bien ce que je pensais. Une légère faiblesse musculaire du train locomoteur. Nous allons faire un exercice pour tonifier le quadriceps et les jumeaux.

    - Vous savez, Docteur, moi je fais jamais de sport !

    - Justement. Bon, allez vous commencez par marcher un peu...

    - Je garde toujours mes escarpins ?

    - Absolument. Mais surtout vous me le remuez bien. Vous l'aérez, vous le faites respirer...

    Et, toujours sans se faire prier, Huguette déambule dans le cabinet, balançant les hanches, cambrant la croupe, heureuse de plaire à son docteur unique et préféré.

    - On dirait que vous avez quelques zébrures sur les fesses ? remarque Olga, qui vient de rallumer un nouveau cigare.

    Huguette hausse imperceptiblement les épaules :

    - Oh, des broutilles... C'est une idée de Sylviane. Elle trouve que le martinet, c'est plus classe. Alors, à l'occasion, elle vient se faire un peu la main...

    - J'en conclus qu'elle est revenue vous voir ? s'informe le médecin.

    - Oh, oui. Presque tous les soirs. D'ailleurs, à deux, c'est plus pratique pour s'occuper de l'Emile. Et puis, elle, son mari, y sucre les fraises, alors...Mais avant-hier, l'Emile, il lui a fait le coup du dirigeable. Qu'est-ce que j'ai ri !

    - Ah, et c'est quoi le coup du dirigeable ?

    - Ben, pendant que la Sylviane elle lui faisait une pipette sur le lit, il a bien tiré le drap sur elle et il lui a fait deux louises que je vous dis pas ! Une infection ! C'est qu'Emile, il fait son quintal de graisse ! Alors, quand il en lâche une, avec toute la charcuterie qui bouffe, je vous dis pas ! Le pire, c'est que la Sylviane, elle ronchonnait ! Alors, l'Emile il lui a tiré une taloche à travers le drap et il a remis une couche de parfum. Elle est sortie de là, elle était verte. Du coup, elle l'a traité de gros con et elle est partie en claquant la porte.

    Olga Loubanoski esquisse un sourire :

    - Très intéressant. Les docteurs Déblock-Affond se sont également penchés sur la dérive des vents dans l'imbroglio des perversions olfactives. Je suppose que le "dirigeable" vous est familier ?

    - Vous voulez dire s'il m'a fait le coup ?

    - Exactement.

    - Ben nous, dans le commerce, vous savez, on se lève tôt. Et au réveil, l'Emile il aime bien que j'y fasse sa petite pipe, histoire qu'il soye en forme pour la journée, quoi. Déjà, le fumet, je vous dis pas ! Alors, vous savez, qu'il pète ou pas, c'est pareil.

    - Bon. Approchez-vous. Nous allons commencer les exercices. Voilà...Vous vous penchez en avant et vous présentez bien l'anus...Parfait ! Je vais introduire délicatement une sonde vibratoire qui va me permettre de mesurer votre fatigue.

    - Ouille, celui-là je le sens ! dit Huguette. C'est du gros calibre !

    - Oui, c'est un peu délicat, mais maintenant il vous faut du XXL...Nous allons mettre progressivement la vibration...tout doucement...Vous sentez ?

    - Oh, putain, si je sens !

    - Allez, vous commencez vos flexions sur les jambes et je compte jusqu'à dix. Un...deux...trois...C'est très bien...quatre...

    Le spectacle d'Huguette ravi Olga qui, peu à peu, augmente la vibration.

    - ...neuf et dix...Alors, comment vous sentez-vous ?

    - Bé, pour tout vous dire, je sens plus mes jambes !

    - Bien. Nous allons vous mettre une sonde plus petite devant. Et vous allez un peu marcher dans la pièce...

    - Avec les deux ?

    - Avec les deux. Ne vous inquiétez pas, je surveille sur la télécommande toutes les réactions du flux cyprin. En principe, vous devriez atteindre la jouissance absolue dans 17 secondes. Voilà, la deuxième sonde est en place...Vous allez imaginer que vous êtes prise en même temps par deux hommes vigoureux...Allez...On marche...On serre bien les cuisses et on marche !

     

    Très vite, Huguette commençe à se tordre et à trembler. Le plaisir qu'elle ressent dans tout son corps est à la limite du supportable. D'autant qu'Olga Loubanoski, tétanisée par le spectacle d'Huguette, joue avec sa télécommande pour augmenter ou diminuer les vibrations :

    - Allez ma chérie, encore un effort...Ça va venir...Voilà, ça vient...ÇA VIENT !

     

    Elles crièrent presque en même temps. Et pendant qu'Huguette gémissait encore, effondrée sur le carrelage, Olga, maternelle en diable, lui retira doucement les olisbos.

    - Voilà, c'est fini ma chérie...On respire...On se détend...Voilà, c'est bien...Tu me donnes juste un peu ta bouche...

    Huguette avait fermé les yeux et respirait bruyamment :

    - Oh putain, quel pied ! Quel pied !

    Elles s'embrassèrent longuement, presque avec tendresse. Puis Olga se redressa, ôta sa jupe et s'accroupit au-dessus de sa patiente :

    - Allez, n'oublions pas ta thérapie urinaire...Tu ouvres bien la bouche...J'ai très envie...

    Huguette n'eut pas même à se redresser pour enfouir sa tête entre les jambes d'Olga. Deux cuisses blanches, longues, un triangle noir et touffu encadrèrent son visage. Elle colla sa bouche contre le sexe trempé de la doctoresse; et le jet d'urine jaillit presque instantanément : dense, brûlant, interminable.

    Ce n'est qu'à la fin, trompée par l'excès de son plaisir, qu'Olga fit un pet. Sec, sonore, quasi sentencieux.

    - Oh, pardon, ma chérie, ça m'a échappé ! s'excusa immédiatement Olga.

    Alors Huguette, le visage encore noyé de bonheur, eut cette réponse éblouissante :

    - Oh, ne vous excusez pas, Docteur, c'était la cerise sur le gâteau.

     

    *

     

    Un quart d'heure plus tard, les deux femmes avaient repris contenance :

    - Dites alors Docteur, et pour Emile, qu'est-ce qu'on fait ?

    Olga alluma son éternel cigarillo :

    - En principe, mardi prochain, c'est votre dernière séance. Nous en reparlerons à ce moment-là.

    - C'est vous qui voyez, répondit Huguette, toujours aussi complaisante. Mais quand même, pour vos honoraires, j'aimerais bien commencer à vous payer.

    Olga regarda sa patiente d'un air lointain. "Conne, servile, mais tellement séduisante. Celle-là, j'ai vraiment envie de me la faire. Jamais, je ne retrouverai un coup pareil"

    - Écoutez, Madame Blanchard, je vais très franche avec vous. Je vous soigne comme patiente, c'est vrai; mais il n'y a pas que cela. Comme femme, je vous trouve vraiment remarquable. Oui, vous me plaisez, je ne vous le cache pas.

    - Vous aussi, Docteur, vous me plaisez, avoua Huguette.

    - Franchement, vous faire payer, c'est impossible.

    Huguette lui lança un sourire énigmatique :

    - En somme, vous faites comme les putes !

    - Pardon ?

    - Bé oui, les putes, lorsqu'un mec leur plaît vraiment, elles le font pas payer.

    - Petite conne, lui lança Olga en la prenant dans ses bras. Allez, donne-moi ta bouche et n'oublie pas de revenir mardi prochain. Nous avons une grosse séance qui nous attend...

     

    *

     

    Vous savez Olga, j'ai tout lieu de craindre que votre dernière demande d'irradiation soit refusée.

    La directrice de l'Institution Castrax avoisine la trentaine superbe. Distinguée, soignée, fardée avec soin, abondamment bijoutée, tout en elledégage une féminité de bon aloi. Dans la rue, il n'est pas rare que les hommes se retournent encore sur son passage. D'autant que son élégante démarche, ses fesses charnues et son parfum lourd agissent comme une invite au plaisir.

    - Tiens donc ! s'étonne Olga Loubanoski.

    - Il s'avère que Monsieur Emile Blanchard n'est pas exactement ce que sa femme en rapporte. C'est un homme cordial, un peu frustre certes, quelque peu vulgaire j'en conviens; mais vigoureux, sain, équilibré. J'ai d'ailleurs personnellement diligenté une enquête...

    - Personnellement ?

    - Oui, vous savez ce que c'est, pendant les vacances nous manquons déplorablement d'employées. J'avais bien encore Lucienne sous la main, mais elle est enceinte jusqu'aux yeux. Bref, comme je suis aussi une femme de terrain, je me suis rendue incognito à la charcuterie des Blanchard et j'ai lié connaissance avec le jeune couple. Très vite, ils m'ont offert l'apéritif et nous avons immédiatement sympathisé. Madame Huguette Blanchard vous a peut-être parlé de ma visite ?

    Olga vient d'allumer son éternel cigarillo et contemple la directrice de l'Institution Castrax avec un sourire convivial.

    - Pas du tout, s'entend-elle répondre aimablement. Vous savez, c'est une femme discrète. Traumatisée par la vigueur et la perversité de son époux, mais terriblement discrète. Et vous, Sylviane, vous l'avez trouvé comment ce Monsieur Blanchard ? Vraiment vigoureux ?

    - Euh, oui, bien sûr...J'ai très vite compris qu'il faisait une fixation sur mon... ma... mes...

    - Sur votre cul, laisse tomber Olga, la lippe plus dédaigneuse que jamais.

    - Exactement.

    - J'ose espérer que vous n'en êtes pas restée au stade de la fixation ? Il s'agit tout de même d'une enquête ! Si vous me refusez le droit d'irradier ce monsieur, je dois au moins connaître les raisons qui motivent ce refus.

    - Bien sûr, mais je les consignerai dans mon rapport, admet Sylviane.

    Olga ne peut réprimer un geste d'énervement :

    - Ah, je vous en prie, pas de simagrées entre-nous ! Lorsque nous avons irradié votre imbécile de mari, nous savons très bien ce que nous avons mis dans son rapport. Pas de faux-fuyants : je veux que vous me disiez la vérité !

    Sylviane Bousquet se sent soudain mal à l'aise. Elle croise et décroise ses jambes, allume fébrilement une cigarette blonde et avoue :

    - Eh bien...

    - Eh bien ?

    - De toute façon, vous finirez par le savoir ! Eh bien, il m'a enculée...

    Olga mime la stupéfaction :

    - Comment ? Vous avez osé donner le cul ?

    - Oui, je sais, je n'aurais pas dû. Mais que voulez-vous, un sexe pareil, ça ne court pas les trottoirs ! Ce type est monté comme un âne, Olga ! Tout de suite, j'ai eu envie qu'il me prenne...Je vous demande pardon !

    Olga Loubanoski se lève lentement de son fauteuil, s'approche de Sylviane et la toise :

    - Sylviane, regardez-moi dans les yeux ! Je vous avais interdit la sodomie. Tout, sauf ça. Je vous rappelle que vous en êtes à votre dix-septième séance de thérapie et qu'au lieu de progresser, aujourd'hui nous régressons. Enfin, vous, la directrice de l'Institution Castrax, vous faire sodomiser par un charcutier, franchement ! Un cadre, un homme politique, un artiste, un avocat, passe encore ! Mais un charcutier ! Ah, ma pauvre Sylviane, je me demande si nous parviendrons jamais à vous guérir ! Bon, allez, mettez-vous debout et montrez-le moi ! Un charcutier ! Pourquoi pas un éboueur puisque vous y êtes !

    Sylviane enlève sa robe, fait glisser sa culotte jusqu'aux chevilles et s'approche de la doctoresse.

    Olga regarde, tâte, soupèse les splendides fesses de Sylviane, lui prend d'un doigt mutin sa température, puis constate :

    - Mais vous avez encore forci, ce me semble ?

    - Oui, je sais, soupire Sylviane, il est énorme.

    - Vous le remuez suffisamment ?

    - Oh, vous savez, il remue tout seul.

    - Bon, nous allons commencer par une série de pinces pour bien le détendre...C'est d'ailleurs excellent pour le capiton...Attention, je ne veux pas entendre le moindre cri...

    - Oh, Olga, merci !

    -Taisez-vous ! Un charcutier, non mais je rêve !

    Olga pince méticuleusement chaque fesse, tordant légèrement la chair pour augmenter la douleur.

    - Ouh, ouh! Aïe, ça fait mal !

    - Encore un peu entre les cuisses, c'est meilleur ! insiste Olga. Voilà, il est parfait. Je crois qu'il en avait bien besoin... Penchez-vous un peu en avant...Oui, c'est bien ce que je pensais...Il y a encore trop de poils...L'anus n'est pas suffisamment dégagé...

    - Vous pensez qu'il faut que je me fasse épiler ? demande Sylviane d'une petite voix.

    - Nous en reparlerons tout à l'heure. Pour l'instant, ce qui m'inquiète, c'est cette récidive sodomique. Je vais d'abord vous mettre une sonderoborative pour raffermir le sphincter. Ensuite, nous essaierons de remédier à cette faiblesse anale...

    - Le martinet ?

    - Je crains que vous n'ayez dépassé le cycle anal ordinaire. L'arrogance du cul est une maladie spécifique de la femme de trente ans. Elle s'attrape souvent dans des lieux ordinaires comme les églises, les temples, les synagogues, les pagodes. D'après les docteurs Déblock- Affond, on a même vu certains hommes l'attraper dans des mosquées. Tout se passe, en quelque sorte, comme si le cul se prenait un peu pour Dieu. Curieusement, j'ai des patientes qui viennent d'horizons très différents : le cinéma, la télévision, le sport même. Les sprinteuses noires sont souvent atteinte de l'arrogance du cul, appelé aussi "le syndrome du pétard". Surtout celles qui se signent avant la course. En ce moment, avec les championnats du monde d'athlétisme, j'en ai trois qui consultent presque chaque jour.

    - Mais c'est dramatique ! s'exclame Sylviane.

    - Oui et non. Dans votre cas, il va simplement falloir vous appliquer une thérapie plus vigoureuse.

    - Ça va faire mal ?

    - Assez, oui. Mais ne vous inquiétez pas : nous allons vous attacher et vous mettre un très léger bâillon. En principe, quatre bonnes séances devraient suffire.

    - C'est grave à ce point ?

    - La rechute anale n'est jamais bénigne. Vous risquez, à la longue, de vous relâcher sans le vouloir. L'inconscient se rebiffe et expulse l'excrément. Et là, c'est un stade irréversible. Allez, donnez-moi vos mains et ne faites pas l'enfant !

    Olga attache les poignets et les chevilles de Sylviane dans l'embrasure d'une porte afin qu'elle soit bien écartée, puis elle se recule, contemple sa patiente, allume tranquillement un nouveau cigarillo et demande :

    - Vous n'avez jamais été tenté de faire la pute ?

    - Non, pourquoi ? s'étonne Sylviane.

    - Je ne sais pas, mais depuis que vous êtes en analyse, j'ai le sentiment qu'il y a en vous une sorte de grande prostituée qui sommeille. D'ailleurs, vous avez toutes les qualités de la pute. Je parle de la pute haut de gamme, bien sûr. Un cul attirant, des seins superbes, une démarche naturellement chaloupée, ma foi un très joli tempérament...Il me semble que vous devriez tenter deux ou trois expériences dans ce sens. Vous sucez bien ?

    - Euh, oui, non, enfin je crois.

    - Enfin, Sylviane, nous sommes entre femmes ! Il y a sucer et sucer. Je ne vous parle pas de la pipette de débutante, mais de la vraie pipe. Vous mangez, la crème j'espère ?

    - Oh, oui, ça j'adore !

    Olga flatte la croupe de Sylviane d'une main experte :

    - Franchement, ajoute-t-elle avec une absolue conviction, il me semble que c'est tout à fait dans vos cordes. Peut-être seulement quelques pipes, au début...

    - Oh, Olga, si on apprenait que...

    Olga s'est approchée de Sylviane, un olisbos à la main :

    - Ouvrez bien, je vais vous mettre la sonde...Ne vous inquiétez pas, elle tient seule...Bien sûr, vous avez tout à fait raison. Mais vous pourriez le faire discrètement...

    - Mais où ?

    - Un instant, je prends ma télécommande et je mets la vibration...

    - Ouh, je la sens ! Elle est grosse, non ?

    - Très grosse... Mais Sylviane, ici ! Tout l'immeuble m'appartient et je dispose de quinze chambres. C'est quand même plus discret que dans une charcuterie, non ? J'ai quelques patients qui seraient d'ailleurs très heureux de faire la connaissance d'une femme distinguée comme vous, qui manquent... comment dirais-je ? de persistance affective. Nous pourrions mettre la passe, par exemple à 300 euros. Pour commencer...

    - Ouh, ouh ! Ça va venir ! Ouh, 300 euros...Oh, oui, c'est tentant.

    - N'est-ce pas ? Disons 150 euros pour vous et le reste pour mes frais de gestion...Fifty-fifty, comme deux véritables amies. Allez, encore cinq minutes de vibration et, pendant ce temps, nous passons à la seconde phase de la thérapie...Voilà, je vous mets le bâillon...

    Olga vient de se saisir d'une cravache. A premier coup sec, tout le corps de Sylviane a tressailli. Malgré le bâillon, son cri de douleur a fusé.

    - Seulement cinq coups sur chaque fesse et c'est fini, annonce Olga calmement. Je mets la vibration au maximum, ce sera meilleur...

    Et les coups repartent de plus belle, marquant de leurs traces rougeâtres la peau laiteuse.

    - Voilà, c'est fini. Je vous détache. Allez, ce n'est tout de même pas la mer à boire. Voilà, on enlève délicatement la sonde. C'est parfait... Vous vous sentez mieux ?

    - Mouais...Ça cuit !

    - Je regrette d'avoir été obligée d'en arriver là, mais avec le syndrome du pétard, on n'est jamais trop prudente. Approchez-vous, je vais vous mettre un petit onguent...Non, ne vous asseyez pas encore...Tournez-vous !

    Dès les premières caresses, Sylviane soupire d'aise :

    - Ouh, ça fait du bien !

    - N'est-ce pas ? Ouvrez bien la fente...Voilà...Allez...Je vois qu'il y tout de même un peu de jus...Allez, encore quelques caresses et ça va venir...

    - Oh, Olga ! Avec vous, c'est simple, je ne peux pas résister ! Aaaah !

    - Oui, c'est bien...Continuez...C'est très juteux même...Voilà...C'est très bien...Et maintenant, vous allez vous allonger sur ce divan, fermer les yeux et me faire une bonne séance de récupération...Je crois que nous avons suffisamment progressé pour aujourd'hui.

     

     

    Un quart d'heure plus tard, les deux femmes fument tranquillement, assises face à face, comme deux amies. Sylviane, parfaitement détendue, arbore un sourire radieux, pendant qu'Olga prend des notes.

    - Bien. Je vous prends un rendez-vous pour demain 15 heures. Vous irez directement à la chambre 12. Vous verrez, c'est un homme très comme il faut. Très propre, très affectueux, au demeurant un bel appareil génital et de gros besoins. Je suis persuadée que vous serez agréablement surprise. Ne vous déshabillez pas tout de suite. Soyez tendre. Papotez un peu... Insistez quand même longuement sur la fellation. Je crois savoir qu'il a les testicules sensibles... Ensuite, vous reviendrez me voir avant de partir afin que nous fassions le bilan de cette première expérience. Qui sera certainement très positive.

    - Mais Olga...mais pour l'argent...Jamais je n'oserai...

    - Ne vous inquiétez pas pour l'argent. Il réglera sa passe avant de vous retrouver. Pour le reste, je vous fais confiance. Vous avez toutes les qualités pour réussir.

    - Mais je...je m'habille comment ?

    - Normalement. Vous avez un goût parfait. Peut-être des bas et un porte-jarretelles...C'est toujours meilleur pour l'érection...

    Sylviane hésite encore :

    - Olga, entre nous, vous croyez vraiment que je doive me prostituer ?

    - Ah, surtout pas ! Mais vous libérer de vos fantasmes pervers, ça je le crois profondément. Et puis, entre-nous, se donner un petit quart d'heure de plaisir en gagnant 150 euros, ce n'est pas totalement négligeable. Enfin, il me semble !

    - Surtout qu'en ce moment, admet Sylviane, les finances, ça ne roule pas fort !

    - A ce point ? s'inquiète Olga.

    - Oh, oui ! Les temps sont durs, chère amie.

    - Écoutez, je vais vous faire un chèque de 1500 euros. Je ne veux pas que vous soyez dans le besoin, surtout pas en ce moment. Toute votre thérapie serait remise en question.

    - Oh, c'est vraiment gentil de votre part. Mais pour vous le rendre, Olga ?

    - Pas de ça entre nous, Sylviane. Au besoin, je le retiendrai sur vos gages... Ah, un dernier petit détail : vous me signez l'autorisation d'irradier le charcutier.

     

    *

     

    - Entrez madame Blanchard, entrez !

    Pour cette dernière séance, Huguette s'est mise sur son trente et un. Tailleur Chanel, chemisier de soie, escarpins vernis et quelque chose d'indéfinissable dans le maquillage qui la rend encore plus belle.

    - Bonjour, Docteur. Il me semble avoir reconnu Sylviane tout à l'heure. Elle ne sortait pas de votre immeuble ?

    - Ah, c'est possible. En tous cas, elle ne sortait pas de chez moi. Alors, comment vous sentez-vous aujourd'hui ?

    - La grande forme !

    - Je vois. Ah tenez, j'ai obtenu l'autorisation de l'Institution Castrax. Nous pourrons nous occuper de votre mari dès que vous le souhaiterez...

    Huguette jubile littéralement :

    - Oh putain ! Ça, pour une bonne nouvelle, c'est une bonne nouvelle !

    - A ce point ? Mais asseyez-vous. J'allume mon petit cigarillo et je vous écoute.

    - C'est simple : je peux plus le supporter. Ou on lui coupe les couilles ou je divorce. Déjà que la charcuterie, ça me sorte par les narines, alors lui et sa grosse bite, je vous dis pas !

    - Oui, bien sûr, je comprends votre révolte, compatit Olga. Dans votre cas, elle me semble on ne peut plus légitime. Mais pourquoi ne pas chercher ailleurs quelque compensation agréable ?

    - Vous voulez dire un autre mec ?

    - Pourquoi un ? Plusieurs. Vous êtes jeune, jolie, distinguée...Vous avez un très joli tempérament. Ces rencontres vous feraient le plus grandbien...

    - Oh moi, je dis pas non. Le cocufier, c'est mon rêve. Mais à la charcuterie, pour rencontrer des mecs, c'est pas le Pérou !

    Olga rejette la tête en arrière, lance un rond de fumée vers le plafond et poursuit :

    - Mais qui vous parle de la charcuterie ? Vous pourriez les rencontrer ici. Vous seriez, en quelque sorte, mon assistante...

    - Je comprends pas.

    - Je vous explique : dans le cadre de ma profession d'analyste, je traite également quelques hommes qui souffrent de désaffection chronique. Leur profession les absorbe, leur femme les trompe, leur entourage ne les apprécie pas toujours à leur vraie valeur. Bref, ils manquent d'amour. Évidemment, je les soigne. Mais...Enfin, s'ils avaient la chance de pouvoir passer une heure ou deux avec une très jolie femme, comme vous par exemple, leur psychisme s'améliorerait rapidement. Bien entendu, ces hommes sont pour la plupart remarquables : la quarantaine, sportifs, financièrement bien établis et, somme toute, n'exigeant souvent qu'un peu de compréhension, quelques caresses, tout simplement de l'amour !

    - Si je vous comprends bien, vous voudriez que je couche avec eux ?

    - Pourquoi pas ? Vous connaissez le mot célèbre d'Henry Miller : "Mesdames, changez de sperme". C'est exactement ce qu'il vous faut, non ?

    Huguette se tortille un peu sur sa chaise, hésite, puis demande d'une petite voix :

    - Oui, mais nous alors ?

    - Nous ? Mais ma chérie, ce sera la meilleure façon de nous voir presque tous les jours ! Je continuerai à m'occuper de toi, comme tu aimes...

    - Alors, dans ces conditions, j'accepte.

    - Bien. Je vais te prendre un rendez-vous pour après-demain 15 heures. Je t'expliquerai comment tu dois procéder. En attendant, tu veux bien te déshabiller pour que je t'ausculte ? Tu sais que j'ai très envie de le voir...

    Et pendant qu'elle se déshabille avec aisance, Huguette avoue :

    - Cette semaine, je n'ai pas voulu qu'il me le touche. Vous allez voir, il est comme neuf !

     

    *

     

    Le Commissaire Dutroc arbore sa tête des mauvais jours :

    - Écoutez Inspecteur, vous avez fait de l'excellent travail. Mais on nous a retiré l'affaire. Les ordres viennent d'en haut. Je suis vraiment désolé. Désolé et furieux.

    Le visage d'Huguette Blanchard vire au vert :

    - Vous n'allez pas me dire qu'on l'étouffe ?

    - Je le crains !

    - Non, c'est pas vrai ! Avec tout le mal que je me suis donnée, vous voulez dire que cette salope d'Olga Loubanoski et sa complice Sylviane d'Artois vont pouvoir continuer tranquillement leur petit manège ?

    - Non, bien sûr, nous allons y mettre un terme. Mais en évitant les vagues, enfin si possible. Que voulez-vous : il se trouve que d'importants personnages sont impliqués dans l'affaire.

    - Des ministres ?

    - Pas jusque-là. Mais deux épouses de secrétaires d'Etat, en analyse chez Loubanoski, semblaient arrondir leur fin de mois en troquant leurscharmes. Loursac et Martin, en planque devant l'immeuble de notre psychiatre, les ont formellement reconnues. On a cru bon de prévenir discrètement les maris...

    - Et l'Institution Castrax ?

    - Là, c'est plus grave, ajoute le Commissaire Dutroc. Quatre plaintes ont été déposées par des individus qu'on avait "opéré" de l'appendicite. Dont justement un parlementaire. Bref, motus et bouche cousue. Si la presse a vent de cette entourloupe, je vous dis pas les dégâts ! Tout ce que je vous raconte là, d'ailleurs, suffirait à me faire révoquer. Alors, gardez-le pour vous et tournez la page.

    - Et le charcutier, vous avez songé au charcutier ? objecte Huguette. C'est pas un flic, lui ! Une histoire pareille, il va se faire un plaisir de la raconter à ses petits copains. Et de copains en copains...

    - Justement. On compte sur vous pour qu'il la mette en veilleuse, ajoute Dutroc.

    - C'est vite dit ! Vous avez lu mes rapports ?

    Le Commissaire a un sourire salace :

    - Plutôt trois fois qu'une. Vous m'avez fait fantasmer pendant huit jours...

    Huguette se lève, ondule jusqu'à la porte, se retourne :

    - Fantasmez bien, Commissaire. Mon cul n'est plus en service commandé.

     

    *

     

    - Alors c'est fini ? Dommage. Je vous aimais bien en charcutière. Enfin, je vous aimais bien tout court. On a quand même passé de bons moments !

    Emile est énorme, gras, débonnaire. Il a le faciès des jours heureux. L'oeil pétille de malice, mais sa gentillesse et sa serviabilité sont sans égal. Depuis que sa femme l'a quitté, il y a cinq ans, Emile s'organise un célibat de pantouflard raffiné. Tout dans son appartement respire l'ordre, le bon goût, la propreté. Sa cuisine est un régal.

    - Vous savez, avant d'être charcutier, j'ai fait quelques études de droit. J'envisageais de rentrer dans la Police. Et puis, à la mort de mon père, j'ai décidé que je reprendrais le magasin. Alors quand vous êtes venue me proposer de monter ce piège, j'ai eu l'impression de renouer avec mes anciennes amours. Et puis, vous étiez jolie...

    Huguette déguste les rognons flambés qu'Emile a préparés avec soin. Décidément, ce gros garçon joufflu n'arrête pas de la surprendre.

    - Mais j'espère que toutes vos amours ne sont pas anciennes ? lance Huguette avec un sourire en coin.

    - Oh, vous savez, avec mon physique, les femmes... s'excuse Emile.

    - La Sylviane, vous ne l'avez pourtant pas ratée !

    - D'après ce que j'ai cru comprendre, c'était une visite intéressée. Elle enquêtait...

    - N'empêche ! Qu'est-ce que vous lui avez mis !

    - Oui, j'ai un assez gros sexe. Malheureusement, on ne le porte pas sur le visage. A moins d'avoir un gros nez, comme Cyrano...Remarquez, depuis que la clientèle croit que vous êtes ma femme, j'ai l'impression que ces dames me regardent d'un autre oeil.

    - Ah, vous voyez ? s'exclame Huguette en riant.

    - Oui, mais hélas, vous n'êtes pas ma femme !

    Huguette se rengorge. Emile est à point. Il ne reste plus qu'à le cueillir. Mais à le cueillir à sa manière. Elle allume lentement une Stuyvesant, rejette la fumée par les narines, s'alanguit sur sa chaise et confesse :

    - Voyez-vous, Emile, je ne m'embarrasse pas des hommes. Trop machos, trop bavards, trop cons surtout. A la rigueur, s'ils acceptaient d'être dociles, discrets, obéissants, totalement soumis à mes ordres - au moins par jeu - , je crois que l'aventure me tenterait. Dans ces conditions, avoir un amant pourrait devenir un plaisir. Mais je rêve : ce type d'homme idéal n'existe pas.

    - Qu'en savez-vous ? demande Emile d'une petite voix.

    - Vous ? Mais...c'est que je suis très exigeante, ajoute Huguette avec une voix de gorge.

    - On peut toujours essayer... Si je ne suis pas suffisamment obéissant, vous me quitterez, plaide Emile.

    Huguette a écarté sa chaise de la table. Un étrange sentiment de puissance l'envahit. Elle relève sa jupe afin qu'Emile puisse bien se repaîtredu spectacle de ses longues jambes, les croise d'un mouvement distingué et, d'une voix pleine d'autorité :

    - Viens ici, lui dit-elle. D'abord, tu vas apprendre à baisser les yeux. Je t'interdis de me regarder. C'est compris ?

    - Oui.

    - On dit : "Oui, Maîtresse"

    - Oui, Maîtresse.

    - Parfait. Tu vas enlever ton pantalon et ton slip, puis tu mettras les mains derrière ton dos.

    Emile obéit sans un mot et vient se replacer devant Huguette les mains derrière son dos.

    Déjà, son énorme sexe est en érection.

    - Je vois qu'elle est toujours aussi belle, commente Huguette en soupesant les testicules d'une main experte. Peut-être un peu trop arrogante à mon goût... Le gland est bien dessiné, les couilles me semblent assez lourdes, mais il y a trop de jus là-dedans...On va d'abord un peu la dégorger...Ensuite, nous verrons ce qu'on peut faire de toi...

    Huguette se lève, enlève sa culotte, la pose sur la verge d'Emile, puis elle se rassoit en écartant bien les cuisses.

    - Voilà, tu regardes bien ma chatte et nous allons te faire donner ton premier jus. Tu gardes bien les mains derrière ton dos !

    - Oui, Maîtresse.

    Huguette commence à tapoter par en dessous les couilles d'Emile. De petits coups secs, donnés du bout des doigts, qui le font légèrement sursauter.

    - Tiens-toi tranquille. Ça ne fait pas mal et ça va venir tout seul...La prochaine fois que je viendrai te voir, je mettrai des mitaines. J'en ai de très jolies en dentelle noire. Ce sera encore meilleur...Voilà, je sens que c'est pas loin...Allez, tu te dépêches...Tu regardes bien la chatte...Ça vient...ça vient !

    Et dans un meuglement de taureau, Emile éjacule par saccades pendant qu'Huguette mime le mépris le plus profond.

    - Et qu'est-ce qu'on dit à sa Maîtresse ? lui demande-t-elle, dès qu'il est revenu de son orgasme.

    - Merci, Maîtresse.

    - C'est bien, tu es un grand garçon...Maintenant, tu vas aller chercher de la graisse d'oie et tu m'apporteras deux ou trois saucissons de différentes tailles pour que je choisisse celui qui te conviendra le mieux...Allez, dépêche-toi...

    Lorsqu'Emile revient, Huguette a rajusté sa jupe et fume nonchalamment.

    - Très bien, pose ce plateau près de moi. Maintenant, tu te tournes et tu te mets à quatre pattes...

    Emile obéit docilement.

    - Mon Dieu, tous ces poils, quelle horreur ! Si tu veux que je revienne encore m'occuper de toi, tu iras te faire épiler cette saleté ! C'est compris ?

    - Oui, Maîtresse...murmure Emile, d'une voix presque inaudible.

    - Bon, nous allons commencer par le plus petit...Ça devrait rentrer tout seul. On t'a déjà enculé ?

    - Non, Maîtresse.

    - Si tu es sage, la prochaine fois, c'est moi qui t'enculerai. J'ai un godemiché spécial qu'on attache à la ceinture. Tu verras, c'est excellent pour bien débrider l'anus... Allez, tu me fais un cul très souple...et tu le prends tout...

    Emile gémit, pousse de petits cris, se tortille.

    - Oui, je sais, reprends Huguette, la première fois, c'est toujours un peu délicat. Il faut que le cul se fasse. Mais tu vas voir ensuite comme c'est bon...Voilà, il est bien en place...C'est bien...maintenant, je vais le remuer doucement pour que tu le sentes bien...Ah, la prochaine fois, tu prépareras un saucisson avec plusieurs ficelles et de jolies papillotes...Quand on marche à quatre pattes, c'est beaucoup plus décoratif...

    Maintenant, Huguette s'active avec plus d'application, entrant et sortant le saucisson, indifférente aux gémissements d'Emile, qui menace de s'effondrer sur le sol

    - Ah non, pas de ça ! Tu restes à quatre pattes ! Et tu n'oublies pas de me faire une belle queue ! Attends, je vais te les prendre dans la main...Ça va revenir...

    Et, joignant le geste à la parole, Huguette lui pétrit les testicules jusqu'à l'extrême limite de la douleur.

    - Oh, Maîtresse, ça fait mal !

    - Allez, mon petit Milou, il faut le garder encore un peu...C'est très agréable de te casser le cul, tu sais ? Après, ta maman te fera un gros plaisir...Tu veux bien un gros plaisir ?

    - Wouis !

    - On dit "Oui, maman". La maîtresse, c'est quand tu n'es pas sage. Mais maintenant que tu es sage, on va te la mettre bien au chaud entre les cuisses de maman...Allez, viens, mon gros bébé ! Mais tu le gardes encore dans le cul...jusqu'à la fin...quand tu m'aura fait ton gros jus...

    Emile ne se l'est pas faire dire deux fois. Un tel plaisir vaut bien une petite humiliation. Aussi s'allonge-t-il entre les cuisses d'Huguette qui le reçoit l'air crispé :

    - Ah, non, tu ne m'embrasses pas ! Et tu te dépêches de donner ! Je n'ai pas que ça à faire...

    Alors, enivré par son parfum, par la moiteur de ses cuisses et toute sa révoltante beauté, Emile vagit comme un bébé en expurgeant son besoin.

     

    *

     

    Huguette est maintenant sur le pas de la porte, élégante, hautaine, terriblement attirante :

    - Bon, je reviendrai mardi pour continuer ton apprentissage. Je crains que tu n'aies encore beaucoup à apprendre...

    - Oui, Maîtresse.

    - Jusque-là, je t'interdis de te la toucher. Tes ablutions et c'est tout. Je veux qu'elles soient pleines à ras bord, tu m'entends ?

    - Oui, Maîtresse.

    - Et tu ne regardes pas les femmes, tu ne fais pas de commentaires déplacés et, surtout, tu ne parles de ma visite à personne. Je dis bien à personne.

    - Oui, Maîtresse.

    - Allez, agenouille-toi et baise le bas de ma robe.

     

    *

     

    Le Commissaire Dutroc est tout ragaillardi par la visite de son inspectrice :

    - Ah, Huguette, justement je souhaitais vous voir. Je viens d'écrire une lettre au Ministre de l'Intérieur pour demander qu'on vous accorde une promotion. Puisqu'on nous retire cette affaire, il m'a paru normal qu'on récompense au moins vos efforts. Et puis, vous savez que j'ai un faible pour vous...Tenez, lisez !

    Le visage impavide, Huguette lit la lettre :

    - Vous y ajouterez quinze jours de congés supplémentaires. Eu égard à votre faible pour moi...

    - Oh, Huguette, ne soyez pas si dure avec moi. Vous savez à quel point je vous admire !

    - Surtout de dos, je suppose ?

    Le Commissaire Dutroc se trémousse sur sa chaise :

    - De dos, de face, de profil. Votre intelligence, votre doigté, la façon que vous avez de vous investir dans vos enquêtes...

    - Vous, Commissaire, je vous vois venir. Si c'est mon cul qui vous tourmente à ce point, je peux vous le montrer !

    Dutroc reste sans voix, le visage cramoisi, l'oeil atone :

    - Vous plaisantez, je suppose ? Vous voulez dire que...

    - Vous avez parfaitement compris. Mais je préfère vous prévenir, c'est cent euros le spectacle. Et c'est comme au poker : juste pour voir.

    Comme s'il n'attendait que cette invite, Dutroc ouvre fébrilement son portefeuille, en sort deux billets de cinquante qu'il tend à Huguette.

    - D'accord, juste pour voir...

    Huguette prend alors les deux billets, se lève nonchalamment, verrouille la porte et revient vers le bureau.

    Puis, tournant le dos à Dutroc, elle enlève sa culotte et soulève sa jupe.

    - Fantastique ! s'exclame le Commissaire, abasourdi.

    Huguette tourne légèrement la tête vers lui :

    - Eh bien, il me semble que ça mérite une petite branlette, non ?

    - Oui...oui...Oh, oui !

    - Vous voulez que je marche un peu ?

    - Oui...oui..

    Tout en fumant, Huguette déambule dans le petit bureau, puis revient vers Dutroc, le visage cramoisi par l'effort :

    - Alors, ça vient ?

    - Moui...moui...MOUI, dit-il en éjaculant, à la limite de l'apoplexie.

    Alors Huguette, d'un geste miséricordieux, pose sa culotte sur le sexe de Dutroc et ajoute :

    - Tiens, cadeau. Ça te fera un petit souvenir lorsque j'aurai quitté ce bordel !

     

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