• Le fil blouse de ma vie, épisode 5

    Le fil blouse de ma vie (mars 2020 – mai 2022), un récit qui m'a été envoyé par "I", vous n'en saurez pas plus que son initiale. Avec un grand merci à elle.


    Le fil blouse de ma vie 5 (suite 2/3 – Collégienne en 4ème et 3ème)

     

    En février, je passe mes vacances chez Brigitte comme souvent à cette période car sa mère ne travaille pas à l’extérieur. Que je sois avec une blouse c’est normal, ma mère y tient et les trois filles porteront évidemment la blouse comme à leur habitude. Une semaine c'est long, et j'ai une crainte de la réaction de Marie si je fais une bêtise qu’elle me mette une blouse de ses filles, car je me rappelle de quelques blouses de Brigitte ou d’Élisabeth fermée dos qu’elles portaient l'année dernière, comme la bleue elles sont impossibles à mettre et retirer seule de par leur forme. 

    Tôt, le lundi matin ma mère prépare mes affaires. Avant de partir, j'enfile instinctivement ma blouse rouge fermée côté, à manches longues, celle de la maison pour la semaine. Arrivée chez eux, je vois Christine avec une grande blouse verte zippée devant, Élisabeth une blouse vichy rouge/noire zippée dos à partir du milieu, arrivant au-dessus des genoux avec le col et son petit liseré noir comme sur les poignets et les bords des poches, et Brigitte une blouse bleu marine entièrement boutonnée dos comme d'habitude.

    Les deux premiers jours se passent bien à lire, discuter ou à jouer sans oublier notre blouse évidemment. Après le petit déjeuner pris en pyjamas, j’aide Brigitte à terminer la fermeture de sa blouse avec les boutons inaccessibles pour elle. Après un rappel de Marie, le lendemain sera le jour où nous devrons faire notre travail scolaire. Dans la matinée nous commençons nos devoirs avec Brigitte chacune à un bout du bureau de sa chambre. J’ai un stypen, c'est un stylo plume de cette époque et l’encre ne coule plus. Je dévisse le stylo pour presser sur la cartouche comme d'habitude. De l'encre jaillit sur ma blouse. Rien de mal après tout, une blouse, c'est fait pour ça: protéger. Donc, je continue mes devoirs mon stylo fonctionnant de nouveau. Nous faisons une pause vers onze heures. En arrivant dans la salle à manger Marie voit la tâche marine qui ressort sur le rouge de ma blouse.
    - «Heureusement que tu avais ta blouse» dit-elle. «Va chercher une blouse propre je vais te la laver».

    Je retourne dans la chambre à Brigitte fouiller dans mon sac mais pas de deuxième blouse cet oubli m’étonne de la part de ma mère. Je retourne dans la salle à manger et je dis que ma mère n'a pas mis d'autre blouse.
    - «Comme ta mère veut que tu portes une blouse, je vais t'en passer une pour la fin de semaine. Je vais te donner une de Brigitte ou d’Élisabeth de l'année dernière».

    Rapidement, j'imagine le pire et en même temps je ressens de nouveau une envie bizarre car je sais qu’elle ramènera forcément une blouse fermée dos, les seules qu’elles portent.

    Dans ma tête j'espère qu’elle ne sera pas trop difficile à mettre comme celle que porte Brigitte, parce qu’impossible à retirer seule et si nous devons sortir ça craint. Marie s'en va et revient quelques minutes plus tard avec un paquet de blouses sans doute celles de l'année dernière et des années d'avant. Il y a neuf blouses sur la table puisque la dixième est dans mon tiroir depuis quelques mois. Marie me di:
    - «Tu enlèves ta blouse et viens essayer, comme tu n’es pas très grande peut-être que celles d'avant vont aller aussi».

    Je m'exécute et enlève ma blouse. Puis, Marie me passe une à une les neuf blouses sans les boutonner «ça va, ça va, ça va...» Tant et si bien que les neuf blouses toutes boutonnées ou zippées dans le dos me vont.
    - «Tu as le choix» dit-elle.

    Il y en a deux imprimées avec des petites fleurs que j'élimine d'office. Il en reste deux de couleur orange, une rouge, une bleu ciel zippée avec des broderies (j'élimine), une jaune soulignée par un liseré noir, cette couleur m’attire, une vichy rouge/noire et une bordeaux avec une ceinture (j'élimine). Moment de conscience. Elles ferment toutes dans le dos, qu’elle sera la plus facile à mettre donc à enlever.

    Après quelques secondes mon choix se porte sur une rouge, la jaune et la blouse vichy rouge/noire simplement parce qu’elles sont plus courtes, j’écarte les autres. Et je choisis au final la jaune. Marie me tend la blouse et dit à Brigitte de la boutonner, ce qu'elle fit sans se faire prier. Marie replie les blouses, les met dans un sac et les laisse dans un coin de la pièce comme si elles pouvaient resservir. J'ai donc une blouse jaune qui arrive au niveau de ma robe courte et oui même en février, elle a deux poches et son col officier est souligné d'un liseré noir comme le tour des poches.

    Attirée par la couleur, je n’avais pas remarqué les boutons aux poignets. Je n’aime pourtant pas les poignets boutonnés et évidemment Brigitte ne les oublie pas après avoir fermé les sept boutons dans mon dos. Comme j’aime le jaune, je la trouve jolie et bizarrement me sens bien dans cette blouse, un certain sentiment de sécurité ou de protection. Je suis heureuse de mon choix et je me sentirais même prête à aller à l'école avec éventuellement. Je pense à cet instant que je ne m'opposerai plus à mettre une blouse boutonnée dos et que je suis disposée à en porter de nouveau maintenant.

    Vendredi, Marie lave ma blouse rouge. Je garde la blouse jaune que j’arrive à mettre seule avec un peu difficulté, jusqu'au dimanche quand mes parents reviennent me chercher. J'avais préparé mon sac et après le résumé des vacances, des événements de la semaine au moment de partir Marie dit à ma mère:
    - «J'ai mis dans son sac sa blouse rouge lavée et deux autres blouses de Brigitte qui plaisaient à ta fille. Tu peux les garder. Elle les a essayés et elles lui vont. Cela fera de la réserve en cas d'incident et puis elle pourra en changer plus souvent».

    Je repars avec mes parents et la blouse jaune sur moi.

    Le lundi au collège j'ai remis la blouse normale, la violette. Le lundi soir je suis seule dans ma chambre pour faire mes devoirs, je traîne, je rêvasse un peu. En ouvrant un tiroir de la commode je remarque que ma mère avait rangé les deux autres blouses données par Marie. Il y avait la blouse rouge et la vichy qui m’avaient attiré aussi, la jaune est à laver. La tentation est grande et mes doigts choisissent la vichy rouge/noire. J'avais toujours ma blouse d’école et curieuse je décide de l'enfiler. Je déboutonne les deux premiers boutons et l'enfile par la tête et je me contorsionne pour fermer les boutons du haut. Je me regarde dans le miroir de l’armoire. Cette blouse ne fait pas gamine comme les autres mais plus jeune fille. Et comme chez la coiffeuse, mêmes sensations agréables du nylon superposé. Ma mère entre dans la chambre et me voit avec. Mon autre blouse est dessous.

    Ma mère dit
    - « Qu'est-ce que tu fais?»
    – «Euh, c'est juste pour faire un essai.»
    – «Cela te fait une blouse de plus» ajoute-t-elle.

    Je cherche à m'en débarrasser mais difficile de défaire les boutons entre les omoplates. Sans rien dire ma mère me la déboutonne tout naturellement, et replie la blouse pour la ranger. Je retourne faire mes devoirs sans trop rien dire.

    Le dimanche suivant nous recevons Brigitte et sa famille. Je mets machinalement ma blouse violette d’école sur mes épaules sans faire attention. Ma mère me voit et me demande de l’enlever pour la mettre à laver:
    – «Va mettre pour la journée celle de Brigitte que tu essayais l’autre jour, elle t’allait bien».

    Ce dimanche je fus la seule en blouse, les filles n’en avaient pas mise pour venir chez nous.

     

    ( à suivre…)

    « Autre temps, autre moeurs…Servante ou religieuse? »

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  • Commentaires

    1
    totoche_bernard
    Lundi 11 Juillet 2022 à 15:27

    Super, comme les épisodes précédents. Continuez.



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