• Pension Tapefort : Peter au salon de thé - 2

    Un texte de mon ami Peter Pan, que je remercie encore.


    Pension Tapefort : Peter au salon de thé - 2 

     

    Madame Bernadette avait une main de fer et je redoutais déjà d'être fessé à la moindre erreur dans mon service.

    Arrivé à l'office, je me présentais aux filles qui prenaient leur service. Elles étaient toutes en jupe et elles portaient chacune un tablier blanc à bavette en coton et noués dans le dos. En dessous, on devinait une poitrine bien ferme qui tendait merveilleusement la bavette presque trop étroite. Elle portaient toutes des jupes longues comme dans un pensionnat de jeunes filles d'autrefois
    - «Salut, les filles! Moi, c'est Peter Lamalisse. J'viens bosser pour me faire un peu d'argent de poche.»
    - «Salut, Pit'! Moi, c'est Sabine» fit une petite rousse piquante. Et elle, c'est ma frangine Elodie, et là-bas mes deux meilleures copines, la blonde Amandine et la brune Sandrine.»
    - «C'est toi, le p'tit nouveau?» demanda Elodie, la grande brune.
    - «Ouais, j'viens d'arriver. Madame Bernadette m'a engagé hier.»

    Elles entrèrent directement dans le vif du sujet.
    - «Dis, ça t'gêne pas de porter une jupe plissée comme les filles?»
    - «Ben... c'est une idée de ma mère pour faire plus vrai.»
    - «En général, les garçons refusent toujours d'en porter!»
    - «Ils disent que les jupes, c'est que pour les filles.»
    - «Oui mais cette jupe-là, les filles, c'est un kilt! Et c'est pas la même chose. C'est pour le folklore et tout et tout...»
    - «Puff! C'est quant même une jupe plissée!»
    - «Dis, Pit', c'est vrai c'qu'on dit...»
    - «Qu'en Ecosse, les hommes ne portent pas de slips sous leurs jupes?» demanda Elodie, rosissante, en regardant sa sœur.
    - «Ouais, il paraît. Mais à mon collège, à Synthol, les Soeurs le vérifient au hasard tous les matins.»
    - «La patronne, elle exige qu'on vienne toujours travailler en jupe.»
    - «Elle dit que les pantalons, c'est seulement pour les garçons.»
    - «Et pas pour les filles!» insista Sabine, avec une moue vicieuse.
    - «La patronne dit que les jupes, c'est toujours bien pratique pour corriger les fes... heu... les erreurs.» rectifia Elodie en pouffant de rire légèrement.
    - «Ho, Pit, tu... tu permets qu'je vérifie?»

    Sabine, qui semblait être la meneuse du groupe, se pencha pour tâter l'étoffe de mon kilt avec une certaine arrière pensée. Puis elle se redressa avec un large sourire aux lèvres.
    - «C'est du vrai tartan, les filles! Comme le mien!»

    Sous leurs airs de Saint Nitouche, les deux sœurs faisaient une belle paire de petites dévergondées un brin provocatrices. Déjà, je sentais que l'ambiance allait s'avérer très animée. Puis la voix forte de madame Bernadette nous rappela à l'ordre. Et tout ce p'tit monde s'affaira aussitôt.
    - «Eh bien, ça jacasse! Ça jacasse! Il y a du monde en salle!»
    - «Oui, Ma-dame-Ber-na-deeeette!»
    - «Pressez-vous un peu! Vous, Peter, allez au cellier chercher les cartons de thé et les gourmandises!»

    Il était 16 heures quinze et pratiquement la moitié de la salle était déjà pleine. Ces dames papotaient joyeusement et on entendait des éclats de rires, entrecoupés de claquements de talons sur le parquet ciré. En bonne commerçante, madame Bernadette accueillait ses fidèles clientes et bavardait d'une table à une autre. Les filles s'activaient. Qui à la crêperie, qui à la confiserie, qui aux infusions.

    Madame Bernadette m'interpela.
    - «Peter, venez me voir, s'il vous plait.»
    - «Bien sûr, madame Bernadette. J'arrive tout de suite.»

    Je posais les cartons à l'office et je me débarrassais de mon tablier. Je montais à la salle et qu'elle ne fut pas mon émotion de me trouver alors face à des femmes de tous âges, attablées, habillées de toilettes très élégantes. Un parfum léger de fleur d'oranger flottait dans la salle. Elles cessèrent alors de papoter et l'ambiance devint tout à coup silencieuse. Puis le brouhaha familier des bavardages féminins reprit aussitôt après.
    - «Mesdames et mes chères amies... votre attention, s'il vous plait. (…) Je vous présente Peter, mon nouvel apprenti. (…) Sa chère maman me l'a confié pour cette saison estivale. Et bien sûr, je compte sur vous toutes pour lui réserver un bon accueil.»

    Je me sentis soudain gêné d'être au milieu de toute ces femmes, jeunes et moins jeunes. Elles murmuraient entre elles et elles me scrutaient avec une certaine malice dans le regard. La vue d'un homme jeune en kilt semblait les avoir toutes émoustillées. Elles parlaient entre elles en faisant des gestes discrets très explicites. Parmi la clientèle, j'entendais parfois des accents aux sonorités anglaises et espagnoles. Et pour ce premier soir, madame Bernadette m'avait désigné pour venir prendre les commandes de ces dames et, ainsi, elle voulait me tester. Puis ma patronne m'appela près de la caisse.
    - «Peter, c'est un exercice délicat que je vous demande mais si vous y réussissez, je double vos gages. Ne me décevez pas.»
    - «Heu... ma... madame Bernadette... »
    - «Oui, mon p'tit Peter.»
    - «Eh bien, j'voudrais... vous demander...»
    - «Quoi donc? Parlez sans crainte.»
    - «J'voudrais enlever... mon kilt et remettre mon pantacourt pour le service en salle. S'il vous plait...»
    - «Ah non! Il n'en pas question, Peter. C'était convenu comme ça.»
    - «Oh, madame, si... s'il vous plait...»
    - «Mais vous le portez quant même au collège, non?»
    - «Mais c'est différent et c'est imposé par les soeurs de l'école.»
    - «Quelle différence avec le service? Pas d'enfantillage, Peter! A présent, soyez raisonnable et allez prendre les commandes de ces dames. Regardez: elles vous attendent im-pa-tiem-ment!»

    Comme pour m'encourager, Madame Bernadette eut alors un geste très maternel: elle me déposa une bise sur le front. Ma mère disait toujours: "Baiser sur le front, baiser du pardon". Puis elle me donna une petite tape sur les fesses pour me stimuler. Je prenais mon courage à deux mains et m'avançais vers une table où ces dames discutaient. Visiblement, il devait s'agir d'un groupe d'amies car deux dames d'âge mûr étaient accompagnées d'une personne un peu plus jeune. Calepin en main, je m'adressais à elles.
    - «Bonjour Mesdames... Good morning, mesdames... que désirez-vous? Je vous propose: Thé, chocolat liégeois, infusion aux fruits rouges, viennoiseries? Je vous écoute.»
    - «What he says, Maggie darling?» fit la dame la plus âgée.
    - «Tea-time, Mom! Ho, please, jeune homme... trois cups of tea et two chocolaaate liégeoiseee, please! And you, Jessica?»
    - «Yes, mom. Thanks!»
    - «Aunty Nancy, look him! A lovely scottish young maid, isn't it?»
    - «Yes, Jessica, darling! What a nice surprise!!»
    - «That's right, darling. Really lovely!! With strong legs, too!»
    - «He wears this skirt very well, Aunty darling.»
    - «You are a very elegant maid, my boy!» me complimenta la dame à la voilette.
    - «Oooh, thank you very much, madame. I'm very happy» lui répondis-je, en rosissant légèrement.

    Madame Bernadette m'observait depuis sa caisse. Puis elle me sourit et me fit signe d'approcher.
    - «Peter, mon garçon, les trois dames qui viennent de te passer commande sont mes plus vieilles clientes. Sois très attentifs à tous leurs désirs, veux-tu. C'est très important pour moi.»
    - «Elles sont Anglaises?»
    - «Non, elles sont d'origine écossaise. La plus âgée est la tante. C'est une ancienne professeur de philosophie. Elle semble la plus autoritaire des trois. Ces dames anglaises sont les plus à cheval sur la morale et l'éducation, Peter.»
    - «Elles m'ont parlé en anglais. Vous avez compris ce qu'elles disaient?»
    - «Elles disaient que tu faisais un adorable serveur en kilt. Et je les approuve, Peter. Tu portes très bien le kilt!»
    - «Merci madame Bernadette! C'est très chouette de m'dire ça! Ca m'fait plaisir!! Maman sera très contente ! Merci beaucoup.»
    - Tu devrais descendre à l'office porter leur commande.»
    - «Bien, madame Bernadette.»
    - «Et je leur apporterai moi-même leur plateau et tu feras le service devant moi et gare à toi si tu en renverses une goutte!»
    - «A vos ordres, chère madame Bernadette.»
    - «Allons. Pas de flatterie exagérée, Peter!»

    Je descendais la commande à l'office où les filles oeuvraient sans relâche. Ma patronne était très exigeante sur la qualité du service et des préparations. Je distinguais dans leur regard un soupçon de lubricité. Cette histoire de sous-vêtements sous le kilt les avait quelque peu excitées. Je remontais prendre ensuite d'autre commandes tandis que madame Bernadette parlait au téléphone. Elle semblait joyeuse.
    - «Votre maman vient de m'appeler Peter.»
    - «Un souci, madame Bernadette?»
    - «Aucunement, mon garçon. Elle venait prendre des nouvelles de votre nouveau travail. Et elle est en-chan-tée!»

    Je faisais donc la navette entre la salle et l'office pendant plus d'une heure. Puis je descendais prendre la commande de ces Old Ladies, si chères à madame Bernadette. Puis ma belle patronne leur apporta leur commande. Et elle m'appela. Le moment de vérité était arrivé. Je versais délicatement les boissons chaudes quant... Horreur! je laissais tomber une large goutte de lait sur la robe plissée bleue en flanelle de la grand-tante!! Les sourcils froncés, elle poussa un:
    - «God Gracious!! Ooooh, my beautiful sunday pleated dress! Little foolish!! Look that, my darling!! All wet!»

    Elle me fusilla du regard!! Je lui bafouillais de lamentables excuses. Sur ce, madame Bernadette tenta de m'excuser auprès d'elle. A sa voix, cette dame était furieuse. Elle m'invectiva dans sa langue, rouge de colère.
    - «If you were my nephew, I will spank you across my knees and I'll give you a good hard bare-bottom SPANKING with my wood hair brush!! Naughty boy!! A very hard spanking!!!! Have you understand, young man?»

    J'avais seulement compris les mots "good hard spanking" et "bad waiter". Je devinais déjà l'issue de la situation. Mes pauvres fesses allaient faire les frais de mon indécrottable maladresse en public! Et madame Bernadette, très soucieuse de sa réputation, dut mettre, hélas, sa menace à exécution.

    Elle prit alors une chaise inoccupée et la plaça à côté de la table. Puis le bruit de fond habituel fit place alors à une sorte de murmure et ces dames commentaient ma mésaventure dans une cacophonie dont je peinais à saisir le sens. Puis madame Bernadette s'assit et lissa les plis de sa longue jupe plissée rouge. Elle me fixa brièvement du regard et, de son index verni, elle me désigna ses genoux...

     

    Peter Pan

    « Belles soigneuses, ou belles tourmenteuses?Avec deux femme en cuisine »

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  • Commentaires

    1
    Peter Pan
    Dimanche 6 Octobre à 12:02

    Amis des belles groooosses théières en jupon bonjour,

    Ca commence bien pour Pit-la-Gaffe !! La grooosse tache de lait sur la robe de la Old Lady !! Bonjour la very hard spanking  en perspective !! "Tante " Bernadette (NDLR : pour Pit, passées 45 ans, les dames sont toutes des Tantines, avec ou sans chignon, au choix !!) va éponger la dette fessière !! Va t-il être fessé devant ces dames à la voilette ? La réponse au premier épisode !! Hi hi ih !! 

    Peter.

     

    2
    ramina
    Dimanche 6 Octobre à 14:18

    Peter au salon de thé ...

    A la lecture de ce chapitre, on a vraiment l'impression que l'auteur raconte ses mémoires, en se mettant  lui même en scène, dans un univers exclusivement féminin qui lui semble familier... L' Atmosphère baigne dans " l' entre soi ", ambiance bonne manières, en surface, thé Darjeeling et petits gâteaux secs, dans ce salon qui réuni une tripotées de vicieuse matures au vernis d'éducation fragile. Un salon ou on ne tape pas si fort que ça, puisqu'on n'y fesse pas encore ...On en parle, par allusion, conversations suggestives,  tout  en sirotant son thé du bout des lèvres fardées, rouge mémère, mais c'est tout !  L'amateur de fessées reste sur sa faim, la langue pendante, et pas que la langue,  en attendant que ça claque...  On sent que ça va "viendre" mais c'est pas encore pour ce coup là . C'est ce que veut l'auteur ... pervers Peter, qui préfère suggérer pour mieux  tenir le lecteur en haleine avec des dialogues un peu faux jeton... à l'anglaise quoi ! Peter, en kilt, le mollet poilu à découvert, fait le service avec des ronds de jambes,  devant des "Old ladies ", le petit doigt en l'air sur l'anse de la tasse en porcelaine.   Ces Dames vertueuses, en apparence, font semblant d'être un peu shocking , mais sont surtout  curieuses de savoir ce qu'il y a sous la jupe plissée du garçon de service . En réalité,  excitées comme des puces en rut sur le dos d'un setter à poils longs,  sûr qu'elles mouillent en douce leur petite culotte en satin, sous la gaine "Scandale" . Et, bien sûr on l'attendait, l'accident du lait tombé sur la robe plissée bleu en flanelle d'une des rombières, est la goutte qui devrait mettre le feu aux poudres et aux fesses du maladroit . Madame Bernadette veille au grain, à la qualité du service et aux respect de ses invitées.  Il y aurait de la fessée dans l'air que ça n'étonnerait pas... Serait ce pour le chapitre suivant ? Allez savoir avec un Peter Pan, aussi malin qu'imprévisible... Ramina 



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