• Le fil blouse de ma vie, épisode 2

    Le fil blouse de ma vie (mars 2020 – mai 2022), un récit qui m'a été envoyé par "I", vous n'en saurez pas plus que son initiale. Avec un grand merci à elle.


     

     Le fil blouse de ma vie 2 - Collégienne en 6ème et 5ème

     

    A la fin du cm2 de l’école primaire, j’étais apte pour le passage en sixième dans un collège. Donc, j’y suis rentrée au milieu des années 70.

    J'étais fière d'entrer en 6ème, mais c’est avec une certaine angoisse que j’envisageais la prochaine rentrée car j’étais timide et passablement introvertie, en plus pour moi le collège était plus loin dans la ville et le matin je devais prendre le bus.

    Au collège, de septembre 75 à juin 80, c'était l'époque des blouses nylon. Je portais des blouses assez mignonnes. Le grand choix des blouses faisait qu'on trouvait souvent une blouse qui nous plaisait et qu'on aimait porter. Dans mon collège de filles, la blouse était imposée donc obligatoire mais le choix était libre quant à la coupe et à la couleur, sauf le bleu et le blanc qui était réservé aux lycéennes. En plus, les conditions suivantes devaient être respectées: manches longues, boutonnées au plus près du cou, longues au moins jusqu'aux genoux.

    Pour cette rentrée ma mère m'a offert, comme pour la primaire, mes deux blouses en nylon, une verte boutonnée sur le côté, col officier et martingale arrivant sous le genou et une couleur bordeaux, col Claudine blanc, plus courte mais boutonnée dos.

    Si le jour de la rentrée ma mère m’accompagna, dès le lendemain je pris vêtue de ma blouse bordeaux le transport scolaire pour aller au collège.

    Je prenais tous les matins le bus où il n’y a pratiquement que des enfants ou des ados. Il y a plus de filles que de garçons. Je me rappelle que pratiquement toutes les filles portent une blouse mais peu de garçons. Quelques blouses sont bleues, normal parce que pour les filles du lycée privé cette couleur est obligatoire, mais il y a beaucoup de blouses aux couleurs variées pour nous les filles du collège privé et celles du primaire ainsi que pour certaines de l’école publique. Une fille a la même blouse rouge que j’avais en primaire et que je mets à la maison maintenant. Le soir ma tante me récupère.

    En 6ème, j’ai porté une blouse mise le matin avant de partir prendre le car et je l’enlevais au coucher à neuf heures, de même durant les petites vacances et quasiment chaque week-end où j’étais avec une ancienne blouse du primaire.

     

    Comme chaque année je passais le mois de juillet à la campagne chez ma grand-mère. Après avoir passé toute mon année de 6ème en blouse, considérant être devenue une «grande», et devant les brillants résultats que j’avais obtenus, je pensais ne plus devoir comme les années précédentes mettre ma blouse comme une petite fille; que ma mère m’en ferait grâce en ce chaud début d’été.

    C’était un moment de plus grandes libertés ou loin de mes parents, ma grand-mère me laissait faire un peu ce que je voulais et surtout jouer avec les deux voisines qui étaient du même âge que moi. Car le reste de l’année, mes parents ne voyaient quasiment jamais personne sauf la famille et deux couples amis. Fille unique, j’étais seule à la maison ainsi que chez ma tante célibataire le soir, et souvent au collège aussi. Je lisais, écrivais mon journal et dessinais beaucoup. Je n’avais que quelques copines de classe. Donc chez ma grand-mère, je voyais plus de monde.

    Au début du mois de juillet, ma mère prépara ma valise pour partir enfin en vacances. Ma mère faisait l’aller-retour dans la journée du dimanche car elle travaillait comme tous les ans en ce mois de juillet.

    Nous arrivâmes chez sa mère en début d’après-midi. Après les retrouvailles et les salutations, je demandais la permission à ma mère d’aller voir et jouer avec mon amie Sophie qui habitait à côté.

    Ma mère me demanda de venir la voir à la cuisine avant d’y aller. Ma grand-mère prenait un café en sa compagnie. Lorsque j’arrivai dans la cuisine ma mère me demanda de lui amener ma valise.

    Je pensais que ma mère avait déposé dans cette valise des choses pour ma grand-mère comme elle le faisait habituellement chaque année.

    Elle ouvrit la valise et se mit à chercher à l’intérieur. Elle en sortit une de mes blouses d’école et me demanda prestement de l’enfiler. Elle précisa à sa mère qu’elle exigeait que je porte comme les années précédentes, une blouse tous les jours car elle ne voulait pas que j’use mes vêtements et fasse faire trop de lessives à sa mère.

    Voilà, j’étais de nouveau vêtue de ma blouse de nylon verte et le plus gênant pour moi c’est qu’on était un dimanche et que je devais aller voir mon amie.

    Vexée, après avoir failli renoncer à aller lui rendre visite, je pris une grande respiration et surmontant ma honte je me rendis chez elle car j’avais hâte de la retrouver.

    Je sonnais à la porte et c’est la mère de mon amie qui vint ouvrir, lorsqu’elle me vit elle m’embrassa chaleureusement et ne fit aucune remarque sur ma tenue. Elle me fit entrer chez elle et appela sa fille qui lorsqu’elle m’entendit dévala les escaliers quatre à quatre.

    Mon amie m’embrassa et me demanda pourquoi je portais une blouse. Je lui répondis que c’était ma mère qui l’exigeait car elle voulait que mes vêtements soient protégés et restent propres.

    A ce moment sa mère qui avait entendu reprit la parole et dit qu’effectivement c’était une bonne idée, que ma mère avait raison. Elle ajouta tu pourras jouer et aider ta grand-mère sans salir tes autres vêtements.

    Puis elle dit «Sophie, tu devrais en faire autant comme cela tu seras comme ton amie».

    Le lendemain Sophie arborait une superbe blouse de nylon rose boutonnée côté aussi, qu’elle mit chaque jour passé avec moi. Je ne la remercierai jamais assez de cette preuve d’amitié qui m’a permis de passer d’excellentes vacances sans être seule ou presque en blouse vis-à-vis des autres copains et copines du village, même si deux ou trois portaient aussi une blouse. Quand je changeais de blouse pour mettre la bordeaux ma grand-mère m’aidait à la boutonner au milieu du dos.

    Le mois terminé je suis rentrée chez nous avec ma mère, puis quelques jours plus tard nous partions campés en famille sur la côte à vingt-cinq kilomètres de la maison. Tous les ans, pendant ce traditionnel séjour sous la toile de tente j’étais dispensée de blouse.

     

    ( à suivre…)

     

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  • Commentaires

    1
    ramina
    Dimanche 26 Juin 2022 à 14:39

    Amis de la poésie et du coup de blouse... bonjours zéatous,

    Merci "T", écrivine... vaine,  anonyme, pour ce charmant texte empli de nostalgie,qui nous décrit un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. (hi, hi !) Quand le port de la blouse pouvait joindre l'utile et le désagréable .  A l'inverse de maintenant devenu accessoire érotique excitant sur le blog... Mais ce n'est pas le sujet de ce récit  où la blouse pouvait filer aux jeunes filles le mauvais coup de la blouse qu'on n'a plus envie d'enfiler parce qu'on se sent ridicule .

    Nos mères, souris des villes comme  celles des champs, portaient la blouse utile, à longueur de journée pour se protéger des salissures et éclaboussures, des tâches ménagères, ou des traveaux de la ferme. Rien de bien sexy la dedans, sauf pour le fantasme sur les infirmières ou autre assistantes médicales, de préférence, en tenue provocante sous la blouse, avec le thermomètre ou la poire à lavement en bande-oulière.  C'est pas pareil .

    Pour revenir au joli récit, qui n'a pas le souvenir d'avant 68, quand le port de la blouse était obligatoire, aussi,  dans les lycées publics ?. Blouse bleue et beige pour les filles en alternance chaque semaine, boutonnées par devant jusqu'au cou, vilain gris pour les garçons,  ceinture bouclée réglementaire. Blouse ouverte ça fait débraillé! Réprimande publique puis deux heures de colle ! Des coups à te dégoûter de la blouse ! Comme il était impossible de les fermer autour des mollets  et que le port du pantalon était interdit aux demoiselles, tout le monde  devaient gravir les escaliers le long du mur au cas les garçons auraient  l'idée de regarder sous les jupes des filles en montant le long de la rampe!  On a jamais su dans quel esprit pervers et directorial avait émergé cette idée. Heureusement, les temps et le statut de la blouse ont un peu changé, rien qu'à voir sur ce blog... mais prudence et vigilance, "ça" pourrait revenir ... Tiens, rien qu'aux aux Etats - Unis dans un autre domaine ...   Non di diou ! Ramina

    2
    ramina
    Dimanche 26 Juin 2022 à 14:46

    Coucou, ben oui, c'est re-moi.

    Je viens de relire cette phrase :

    Mon amie m’embrassa et me demanda pourquoi je portais une blouse. Je lui répondis que c’était ma mère qui l’exigeait car elle voulait que mes vêtements soient protégés et restent propres.

    Et ben ça me fait penser au gens qui garde l'emballage plastique transparent sur leur canapé tout neuf  pour ne pas le salir ...pas vous  ? Ramina

    3
    PeterP
    Dimanche 26 Juin 2022 à 19:07

    Bonsoir cher confrère...

    Je n'ai connu que la dernière décennie de ce mode vestimentaire obligatoire en classe (1970-1974), même en Bretagne sud. Je me souviens que je l'ai portée en CP et CE 1. Une blouse mauve, zippée sur le côté avec un écusson rond cousu  sur la pochette. Merci Maitresssssse ! Quelle époque.                                            PeterP.



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